Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Internet

Bannis par Google

NetBooster, un des leaders européens du référencement des sites web, est l'une des denières victimes de la «censure» de Google. 

		(Source : NetBooster.fr)
NetBooster, un des leaders européens du référencement des sites web, est l'une des denières victimes de la «censure» de Google.
(Source : NetBooster.fr)
Plusieurs sociétés françaises de référencement de sites web ont disparu depuis plusieurs jours des résultats du moteur de recherche de Google. Raison invoquée, les techniques d’indexation controversées de ces sociétés. L’affaire peut paraître anecdotique mais révèle une fois de plus les visés hégémoniques de Google.

Google, le leader de la recherche sur le Net a supprimé sans avertissement depuis quelques jours de la base de données de son moteur plusieurs sociétés françaises de référencement de sites web. Parmi les victimes, NetBooster, Ability Référencement, Refposition ou encore Absolute Référencement. La France n’est pas le seul pays concerné, plusieurs entreprises américaines de référencement n’apparaissent plus dans le gigantesque moteur de recherche.

L’objectif des référenceurs est de créer un trafic pour leur client en positionnant leur site au plus haut dans les pages de réponse des moteurs de recherche. Pour améliorer le référencement des sites de leurs clients, ces sociétés visées auraient utilisé des techniques d’indexation excessives qui peuvent être assimilées à du spam, argumente Google. La technique incriminée consiste à dupliquer en grand nombre les pages des sites à référencer pour optimiser leur place dans les pages de réponse de Google. Un procédé qui aboutit à créer des pages satellites constituées de milliers de pages reliées entre elles contenant des centaines de mots-clés. Les pages de ces sites miroirs sont évidemment bien référencées dans les moteurs de recherche et sont, de plus, redirigées vers les pages de sites officiels, pour récupérer du trafic.

Plus de 75% du marché

La multiplication des pages indexées entraîne une charge de travail supplémentaire, c’est ce que reproche Google qui l’autorise cependant, moyennant rémunération, à ses gros clients aux Etats-Unis. Suite à cette affaire, l’Ipea (Internet Positionning European Association) qui rassemble des professionnels du référencement, a proposé dans les semaines à venir de «réunir des représentants des moteurs de recherche, les référenceurs professionnels ou indépendants, consultants, experts, juristes autour d'une table afin d'établir une charte de déontologie en matière de référencement ainsi qu'un livre blanc sur le sujet».

Bien évidemment, les sites de référencement qui ont été rayés des répertoires de Google figurent toujours dans les autres moteurs de recherche. Mais aujourd’hui, ne pas être référencé sur Google, c’est ne plus exister sur le Net. L’outil de recherche favori des internautes représente plus de 75% du marché, on peut donc évaluer le préjudice qu’ont subi ces sociétés. Il est encore trop tôt pour parler d'un véritable abus de monopole, mais il est incontestable que la suprématie de Google suscite de nombreuses inquiétudes.

La société a connu depuis 1998, date de sa création, une accélération phénoménale de ses activités. Progressivement, Google va acquérir une position dominante sur le marché de la recherche sur le Net. La moitié de ses revenus est générée par la publicité, le reste provient de la vente de sa technologie. La plupart des moteurs de recherche comme Yahoo ! ont d’ailleurs adopté la technologie de recherche de Google, à tel point que l’expression «to google» dans la langue américaine signifie que l’on fait une recherche. C’est du reste en s’appuyant sur cette technologie que Google a investi le réseau Internet. Il a racheté Usenet, un gigantesque ensemble de groupes de discussion, mais également Pyra Labs, la compagnie qui a conçu Blogger, le plus célèbre outil de publication de weblogs. La société a également diversifié ses sources de revenus avec le lancement de nouveaux services : localisation, comparateur de prix, courrier, etc. Aujourd'hui, le leader de la recherche sur le Net s'appuie sur un chiffre d’affaires de près d’un milliard de dollars et emploie 2 000 personnes à travers le monde. Un futur concurrent à l’ogre Microsoft.



par Myriam  Berber

Article publié le 27/09/2004 Dernière mise à jour le 27/09/2004 à 14:56 TU