Irak
Tensions au sommet
(Photo: AFP)
D'un côté Iyad Allaoui, un chiite, réputé proche des États-Unis... C'est le Premier ministre, et il a la réputation d'un homme à poigne... De l'autre Ghazi Al Yaouar, représentant de la minorité sunnite du pays, le chef de l'une des tribus les plus importantes en Irak. C'est le chef de l'État, et son rôle a priori est avant tout symbolique.
Entre les deux hommes, ça n'a jamais été le grand amour depuis la formation du gouvernement en juillet mais depuis quelques jours, leurs divergences éclatent au grand jour...
Sur la crise de Fallouja tout d'abord. Iyad Allaoui est partisan de la manière forte, Ghazi Al Yaouar vient de déclarer qu'il désapprouve totalement ceux, irakiens ou étrangers, qui pensent à une solution militaire. Fallouja –rappelons-le– est le bastion de la rébellion sunnite. Le chef de l'État s'en prend en revanche au grand voisin iranien, chiite: il critique Téhéran pour son rôle négatif en Irak. Sous-entendu: l'Iran finance ou arme une partie de la rébellion chiite.
Allaoui sur la ligne américaineSon Premier ministre n'a jamais rien dit sur l'Iran. Enfin, sur la conférence internationale sur l'avenir de l'Irak qui doit se dérouler les 22 et 23 novembre à Charm el Cheikh en Égypte, Allaoui est sur la ligne américaine: c'est une conférence des gouvernements.
Pas question d'une conférence-bis où serait représentée la société civile irakienne, et notamment les sunnites...Au passage il s'en prend à la France, favorable à cette réunion parallèle... Mais aussi, et plus que jamais, au président Al Yaouar...
par Bruno Daroux
Article publié le 02/11/2004 Dernière mise à jour le 02/11/2004 à 13:49 TU