Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Attentats de Londres

Progression de l’expertise scientifique

Ian Blair, chef de Scotland Yard, a été clair: <EM>«Un nouvel attentat est probable. Il n’y a aucun doute à ce propos. Mais quand, qui sait ?».</EM>(Photo: AFP)
Ian Blair, chef de Scotland Yard, a été clair: «Un nouvel attentat est probable. Il n’y a aucun doute à ce propos. Mais quand, qui sait ?».
(Photo: AFP)
Pour l'heure, la police britannique -qui a réuni samedi les représentants des polices et services de renseignement de 28 pays, dont ceux de l’Espagne et de la Suisse-, les services d'Interpol et Europol n'ont toujours pas fait officiellement état d'indices précis dans l’enquête liée aux attentats du 7 juillet à Londres. Toutefois, les différents services des laboratoires de police scientifique et la police britannique sont mis à contribution pour retrouver les auteurs du carnage. Les efforts sont concentrés sur l’identification des corps retrouvés à proximité des bombes, sur l’analyse des cassettes de caméras de surveillance, sur les relevés d’empreinte et sur l’analyse des poussières recueillies. Par ailleurs plusieurs perquisitions sans interpellations ont eu lieu dans le cadre de l’enquête sur les attentats.

Alors que les hypothèses policières semblaient privilégier la veille la thèse d’une bombe à retardement équipée d’une minuterie plutôt que la thèse d’un kamikaze, les médecins légistes prêtent maintenant une attention particulière à deux cadavres découverts à l'intérieur de l'épave de l’autobus à impériale, afin de déterminer si l'un d'entre eux pourrait être celui d’un éventuel poseur de bombe, selon le quotidien britannique The Times qui s’appuie sur les déclarations d’une haute source policière pour affirmer: «Il y a deux corps qui doivent être examinés minutieusement parce qu’ils semblent avoir tenu la bombe ou avoir été assis dessus». Le Financial Times cite des sources non identifiées proches des services de sécurité européens pour livrer la même information, et écrit: «Je pense que nous allons afficher des photos d'un ou plusieurs suspects dans les jours qui viennent». Mais Scotland Yard, chargé de l’enquête, a refusé de confirmer ou infirmer ces deux informations.

Tout en poursuivant un macabre travail d’identification des victimes rendu très difficile par l’état des corps déchiquetés par les explosions, la police scientifique, qui a pour mission de rechercher et d'identifier des auteurs d'infractions de toute nature, est au coeur de l'enquête. Tous les domaines sont mobilisés, les laboratoires procèdent à différentes études balistique, biologique, et à des analyse physico-chimique des résidus prélevés sur les lieux du drame; les services informatiques et ceux d’étude des nouvelles technologies analysent plus de 2 500 cassettes de caméras de surveillance placées dans la ville pour tenter d’identifier les auteurs des attentats.

Selon la chaîne de télévision américaine NBC, les enquêteurs de Scotland Yard auraient découvert des empreintes digitales sur du matériel de détonation retrouvé sous les décombres et l’analyse de ces empreintes porteraient à croire qu’au moins quatre personnes auraient participé aux attentats, sans que l’on ait encore identifié à qui ces empreintes appartiennent.
 
 Les enquêteurs ont par ailleurs découvert des composants similaires sur les lieux des quatre explosions, ce qui conduit la police à privilégier la piste d'un seul artificier. «Tout ce que nous disons, c’est qu’il s’agit d’un explosif de forte puissance, ce qui suggère qu’il ne s’agit pas d’une bombe artisanale», a concédé Brian Paddick, le numéro 3 de Scotland Yard ; de son côté, Christophe Chaboud, responsable antiterroriste fde la police française s’est exprimé dans les colonnes de l’édition londonienne du quotidien gratuit Métro: en ajoutant «L’origine des explosifs semble militaire, ce qui est inquiétant».


Cinq perquisitions, aucune arrestation

Si les services de police restent très discrets sur l’avancée de leurs investigations, Ian Blair, le patron de Scotland Yard, a parallèlement clairement déclaré mardi : «Un nouvel attentat est probable. Il n’y a aucun doute à ce propos. Mais quand, qui sait ? ».  Comparant les attentats de Londres et ceux de Madrid du 11 mars 2004, le professeur Andrew Silke, de l’université de East London -expert en terrorisme qui a travaillé auprès des Nations-Unies- a confirmé : «Le risque [de nouvelles attaques] est réellement élevé. Si vous étiez un terroriste, vous attendriez que les transports soient complètement rétablis avant de poser de nouvelles bombes. S’ils peuvent se le permettre, attendre une semaine ou deux serait logique». Il a également souligné: «Dans le cas de Madrid, les terroristes traînaient avec l’intention de mener d’autres attaques, mais ils en ont seulement été empêchés parce que la police a pu les identifier et les arrêter rapidement. En fait la police espagnole a eu beaucoup de chance car une bombe n’a pas explosé et leur a fourni des indices». «La grande question est de savoir s’ils ont assez de caches d’où poursuivre leurs attaques», s’interroge cet expert.

Parallèlement, mardi matin à l’aube, dans le cadre d'une opération planifiée à partir d'informations des services de renseignement, des officiers de la Metropolitan Police, aidés par des officiers de la police du West Yorkshire, ont effectué des perquisitions, avec des mandats obtenus dans le cadre de la législation antiterroriste, dans quatre lieux d'habitation du West Yorshire au nord de l’Angleterre, à 298 km de Londres, et «une cinquième perquisition est en cours», a déclaré Scotland Yard. Il n’y a cependant eu aucune interpellation: «Je peux en dire très peu en ce moment», a déclaré le patron de Scotland Yard, Ian Blair, avant d’ajouter que «cette action est liée directement aux attentats». Tony Blair a par ailleurs laissé entendre que, tout en veillant à apaiser les tensions communautaires, le gouvernement pourrait accélérer l’examen de nouvelles lois antiterroristes «s’il apparaît que la police et les agences de renseignement ont un ‘besoin immédiat’ de nouveaux pouvoirs».

perquisitions, aucune arrestation Cinq perquisitions, aucune arrestation perquisitions, , aucune arrestation Cinq perquisitions, aucune arrestation Cinq perquisitions, aucune arrestation Cinq perquisitions, aucune arrestation Cinq perquisitions, aucune arrestation Cinq perquisitions, aucune arrestation Cinq perquisitions, aucune arrestation Cinq perquisitions, aucune arrestation Cinq perquisitions, aucune arrestation Cinq perquisitions, aucune nq perquisitions, aucune arrestation Des sources du renseignement britannique ont indiqué à leurs collègues américains que «les enquêteurs ont retrouvé des empreintes digitales sur du matériel de détonation, mais [qu']ils ne savaient pas si elles appartenaient aux poseurs de bombe», a indiqué la chaîne de télévision américaine NBC. Les autorités pensent que les quatre attentats dans le métro ont été réalisés par «au moins quatre personnes», a ajouté la télévision. La police a découvert des «composants similaires sur les lieux des quatre explosions», précise le Times, sans citer ses sources. Ces constatations ont conduit les enquêteurs à «estimer que chacune des bombes à forte puissance d’environ 5 kg» était composée à partir d'explosif militaire et produite par un même artificier.

 
 

par Dominique  Raizon

Article publié le 12/07/2005 Dernière mise à jour le 12/07/2005 à 17:01 TU

Audio

Mark Baillie

Chercheur au centre de recherche défense et sécurité à Londres

«Le Royaume-Uni est la deuxième cible occidentale après les Etats-Unis pour les jihadis.»

Articles