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Attentats de Londres

Le scénario se précise

L'enquête sur les attentats de Londres s'est accélérée hier. Quatre suspects ont été identifiés, une personne arrêtée, plusieurs perquisitions ont eu lieu à Leeds dans le Nord de l'Angleterre.(Photo : AFP)
L'enquête sur les attentats de Londres s'est accélérée hier. Quatre suspects ont été identifiés, une personne arrêtée, plusieurs perquisitions ont eu lieu à Leeds dans le Nord de l'Angleterre.
(Photo : AFP)
Même si elle n’a encore révélé aucun nom, la police britannique dit connaître désormais l’identité des quatre auteurs des attentats de jeudi dernier à Londres après avoir suivi une piste menant dans la région de Leeds dans le nord de l’Angleterre.

De notre correspondante à Londres

L'enquête s'est considérablement accélérée ce mardi, avec notamment l'arrestation d'un homme, dans le cadre d'une vaste opération policière dans le West Yorkshire, autour de Leeds, une cité industrielle qui compte l'une des plus importantes communautés musulmanes d'Angleterre.

Après avoir évacué plus de cinq cents personnes, les policiers ont fouillé six maisons, dont les domiciles de trois des quatre suspects. Ils ont également saisi du matériel et procédé à l'explosion contrôlée d'un objet suspect dans le même quartier, à l'aide d'un robot télécommandé. L’homme qui a été arrêté lors de ces raids est un parent de l’un des poseurs de bombe, il a été transféré à Londres pour être interrogé.

Pendant ce temps la gare de Luton qui est sur la ligne de train entre Leeds et Londres, au nord de la capitale a été fermée dans l’après midi de mardi. La police a examiné une voiture suspecte abandonnée dans le parking adjacent, où des explosifs ont été retrouvés. Et dans la soirée les enquêteurs ont examiné une seconde voiture, cette fois à Leighton Buzzard à 16 km à l’ouest de Luton qui pourrait aussi être liée aux attentats.

Scotland Yard reconstitue donc peu à peu le trajet des terroristes grâce notamment aux images de caméras de surveillance qui montrent les quatre hommes arrivés ensemble en train à la station de King's Cross peu avant 8 h 30 ce matin du 7 juillet. lors d’un point de presse, Peter Clarke, l’un des hauts responsables de la branche anti-terroriste de Scotland Yard a expliqué que l’un des hommes, parti du West Yorkshire, a été déclaré manquant par sa famille peu après 10 heures jeudi. Les enquêteurs ont pu établir qu'il a été rejoint dans son trajet pour Londres par trois autres hommes. Sont-ils tous les quatre morts dans leurs opérations ? La police ne peut pas encore le dire.

En tout cas il est «très probable» que l'un d'eux soit mort dans l'explosion de son engin à la station de métro d'Aldgate. Les enquêteurs ont en effet depuis trouvé des documents personnels portant les noms de trois de ces quatre hommes près des sites de trois explosions et notamment certains des effets personnels de l'homme porté disparu par sa famille ont été trouvés dans le bus de la ligne 30 qui a explosé à Tavistock Square.

Moral d’acier

Pendant ce temps, cinq jours après les attentats de Londres, les familles et amis des disparus commencent à abandonner tout espoir de les retrouver en vie. «Nous attendons que l'on nous dise ce que nous savons déjà dans nos coeurs», avoue le révérend Tim Daplyn, dont la nièce de 26 ans, Elizabeth, n'a pas donné signe de vie depuis jeudi. Il n'y a pas d'estimation officielle du nombre de disparus car ce chiffre est trop difficile à évaluer, selon le porte-parole de la police londonienne James Nadin.

Pendant des jours, des familles, amis et collègues de travail se sont mobilisés pour ceux dont on est sans nouvelles depuis jeudi dernier alors que le travail de collecte et d'identification des corps se poursuit. Des équipes spécialisées poursuivent ainsi dans des conditions très difficiles leur travail de récupération des cadavres dans le tunnel infesté de rats où l’un des métros a explosé.

Malgré tout, les Londoniens et les autorités britanniques s’efforcent d’afficher un moral d’acier et se disent déterminés à ne pas céder à la terreur. Une attitude de défiance dont le porte-drapeau est le maire de Londres, Ken Livingstone. Après ouvert plusieurs registres de condoléances à différents endroits de la capitale, les services du maire ont annoncé une journée d’hommages jeudi, une semaine tout juste après les attaques. Ken Livingstone invite tous les londoniens a observé deux minutes de silence à midi et à participer à une veillée à Trafalgar Square. Un concert baptisé «London United» sera aussi organisé samedi 16 juillet dans un parc de Londres, « à la mémoire des victimes et par défi face à ceux qui tentent de changer l’esprit de la ville à travers la violence». Les attentats du «7/7», comme les a déjà baptisés la presse britannique, ont fait au moins 52 morts et 700 blessés.

Et si la police ne veut pas encore le confirmer, les médias, eux, sont d’ores et déjà persuadés que la Grande Bretagne se trouve face à ses premiers kamikazes de souche britannique.

par Muriel  Delcroix

Article publié le 13/07/2005 Dernière mise à jour le 13/07/2005 à 16:22 TU

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Claude Moniquet

Président de l'ESISC

«Ce qui est dit dans les milieux de l’antiterrorisme, c’est que les cibles sont les trois B : Bush, Blair, Berlusconi.»

Eric Denécé

Directeur du centre de recherche sur le renseignement

«Le faite qu’on sache que c’est un explosif militaire montre que les hommes qui sont à l’origine de ces attentats bénéficient du soutien logistique des réseaux internationaux.»

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