Afghanistan
Michèle Alliot-Marie rend visite aux soldats français
Après une première étape au Tadjikistan, la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie est arrivée vendredi en Afghanistan. Elle se rend d'abord à Kandahar puis à Spin Boldak, localité afghane frontalière avec le Pakistan, où elle y rencontrera les forces spéciales françaises. Un geste symbolique destiné en premier lieu à saluer la relève des troupes basées dans le pays. La France est à l’heure actuelle l’un des quatre plus gros contributeurs dans la région. Les effectifs français déployés dans la région à travers la Force internationale d’assistance et de sécurité de l’Otan et les forces spéciales s’élèvent ainsi à 1 300 au total, dont 650 soldats à Kaboul.
Dans le cadre du plan du redéploiement des forces occidentales présentes en Afghanistan depuis 2001, la France devrait se voir confier la responsabilité du secteur de Kaboul probablement avec la Turquie, tandis que les Britanniques renforceraient leur présence dans le sud, aux côtés des Canadiens. Pour leur part, les Allemands prendraient le contrôle de tout le secteur nord, les Italiens et Espagnols restant eux majoritairement dans l'ouest de l'Afghanistan.
Renforcer la coopération contre le terrorisme
Une visite militaire mais également politique à deux mois de la tenue des élections législatives et régionales prévues le 18 septembre. Le pays est en proie à un regain de violence à l'approche de cette étape cruciale du processus démocratique, que les combattants taliban venus de divers pays arabes, ont juré de perturber. Une question évoquée dès son arrivée par la ministre qui a rappelé l’engagement de la France dans la sécurisation de l’Afghanistan : «nous nous sommes engagés à aider, avec nos partenaires à la reconstitution de l’Etat afghan. Beaucoup reste à faire en matière de formation des forces de police, de réforme du système judiciaire, ou encore de l’organisation des administrations provinciales, tant que la stabilisation du pays ne sera pas assurée».
Deux semaines après les attentats de Londres, l’autre dossier brûlant est le terrorisme. Priorité, donc au renforcement de la coopération internationale a indiqué Michèle Alliot-Marie : «nous devons renforcer notre coopération internationale contre le terrorisme, qu'il s'agisse du renseignement ou de l'action. C'est la seule façon de protéger nos populations». En effet, même si -comme la Grande-Bretagne, l’Italie et le Danemark- la France n’a pas de troupes basées en Irak, elle est également exposée à la menace d’Al-Qaïda, du fait de son engagement en Afghanistan aux côtés des Américains depuis fin 2001. Pour preuve, les termes du dernier communiqué du réseau terroriste : «Ce sera une guerre sanglante à l’encontre tant des ‘croisés’ coupables d’exactions en Irak, que ceux qui oppriment les musulmans en Palestine et en Afghanistan».
Cet effort contre le terrorisme passe également par la lutte contre la drogue. L’Afghanistan est le premier producteur d’opium du monde. Comme au Tadjikistan, où elle s’est entretenue avec le président Emomali Rakhmonov au sujet de la lutte contre le trafic de drogue. Vendredi lors d'une rencontre inédite avec vingt chefs de tribu, organisée dans une salle de l'aéroport de Kandahar, Michèle Alliot-Marie a été ferme dans ses propos : ««le narco-trafic alimente de manière croissante les réseaux du terrorisme dans le monde entier. Nous avons besoin de vous pour lutter contre le terrorisme et le trafic de drogue comme vous avez besoin de nous. C'est dans le partage de nos efforts que nous réussirons».
Après la visite vendredi aux troupes spéciales françaises. Dès samedi, le ministre multipliera les entretiens à Kaboul. Elle devrait y rencontrer notamment le président Hamid Karzaï et l'ex-roi d'Afghanistan Mohammed Zaher Shah.
par Myriam Berber
Article publié le 22/07/2005 Dernière mise à jour le 24/07/2005 à 11:18 TU