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La tuile de Discovery

L'examen des images prises lors du lancement de Discovery, puis l'inspection n'ont révélé aucun dégâts sur les zones vitales de la navette. Photo : AFP
L'examen des images prises lors du lancement de Discovery, puis l'inspection n'ont révélé aucun dégâts sur les zones vitales de la navette.
Photo : AFP
Alors que la navette Discovery s'est arrimée à la Station spatiale internationale (ISS), la Nasa se voit contrainte de suspendre les vols de toutes les navettes au sol. L’agence américaine l’a annoncé après le lancement de Discovery. L’incident peu après son décollage motive cette décision. Un fragment de tuile et un morceau d’isolant se sont détachés. Les services spatiaux américains indiquent qu'il n'y aura plus de vol dans l’espace tant que ces problèmes de sécurité ne seront pas résolus. Un incident identique avait provoqué l'explosion de la navette Columbia en 2003.

Le drame de Columbia est dans toutes les mémoires. Le 1er février 2003, un bloc d’isolant avait endommagé l’aile de la navette et provoqué sa destruction lors de son entrée dans l’atmosphère. C’est ce qui s’est passé, lors du lancement de l’orbiteur mardi après-midi, encore une fois, un morceau d’isolant est tombé de la navette quelques minutes après son décollage. Dès mercredi soir, la Nasa par la voix du directeur du programme de navettes spatiales, Bill Parsons, a annoncé qu’il n’y aurait pas de prochains vols tant que la Nasa n’aura pas résolu tous les problèmes de sécurité : «Tant que nous ne serons pas prêts, nous ne revolerons pas. Je ne peux pas fixer d’échéance».

Depuis la catastrophe de Columbia, la Nasa a dépensé plus d'un milliard de dollars pour améliorer la sécurité des navettes, mais cela n'a donc pas suffi. Deux débris ont, en effet, été repérés. Un fragment de tuile du bouclier thermique d’environ 3,8 centimètres s’est détaché d’une zone située près du train d’atterrissage avant. Un gros morceau de mousse isolante est également tombé au moment de l’ascension en orbite de Discovery, comme en témoignent les images prises par la chaîne de télévision de la Nasa.

Un séjour de 8 jours à bord de la Station

Ces vidéos montrent également ce bloc d’isolant volant près de l’orbiteur, mais sans heurter la carlingue. Par précaution, les sept astronautes embarqués dans Discovery ont, mercredi, inspecté leur engin sur toutes les coutures pour rechercher les dégâts éventuels qui pourraient mettre en danger le retour sur terre prévu pour le 7 août. Le bras robotisé de la navette a été déployé pour faire une inspection visuelle du «bord d’attaque» des ailes et de la gouverne verticale (le nez de l’engin).

Après, ces vérifications minutieuses qui ont duré près de huit heures, aucun incident n’a été observé. En plus de cette inspection, la commandante de bord, Eileen Collins et le co-pilote, James Kelly ont également effectué des manœuvres pour positionner l’orbiteur. La mission STS-114 est tout de même menée à son terme. Les sept astronautes ont rejoint comme prévu, jeudi en fin de matinée, la Station spatiale internationale où ils ont été accueillis par l’astronaute américain John Phillips et son homologue russe Sergei Krikalev.

Il s’agit du premier rendez-vous entre l’ISS et une navette spatiale, depuis la visite du vaisseau américain, Endeavour, en novembre 2002. L’équipage restera huit jours à bord de la Station où ils sont venus livrer plus de douze tonnes de ravitaillement, d'équipement et de pièces de rechange. Le calendrier est très chargé puisque l’équipage doit également remplacer l’un des bras gyroscopiques et installer des modules de laboratoires japonais et européen, une centrifugeuse et des panneaux solaires.

Cette suspension des vols de la Nasa pourrait porter un coup fatal à la Station spatiale internationale, ravitaillée par le seuls vaisseaux russes Soyouz depuis l’accident de Columbia en 2003. Ce projet ambitieux, qui a coûté 95 milliards de dollars, n’est toujours pas entièrement assemblé.


par Myriam  Berber

Article publié le 28/07/2005 Dernière mise à jour le 28/07/2005 à 17:25 TU

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Guy Lalande

Responsable des infrastructures orbitales de la station spatiale internationale

«Ils ont amélioré les collages mais ils se sont peut-être plus concentrés du côté qui avait frappé la navette.»

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