Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Sécurité

Google Earth inquiète les militaires

Quelles sont les limites du système <I><A href="http://earth.google.com/" target=_BLANK>Google Earth</A></I> ?
Quelles sont les limites du système Google Earth ?
Le nouveau logiciel du leader de la recherche sur le Net, «Google Earth», permet de visualiser la planète en trois dimensions (3D) à partir d’images satellites. Non sans polémiques… Certains affirment que cette mappemonde virtuelle constitue une menace pour la sécurité, car il est possible d’obtenir des informations sensibles dans bien des domaines notamment les secteurs de l’énergie, du nucléaire ou de la défense.

Big Google, le mastodonte de la recherche sur le Net fait encore parler de lui. En cause cette fois: son nouveau service d’images satellites grand public qui permet d’explorer n’importe quelle zone terrestre, avec son relief, ses routes et ses bâtiments. Baptisé «Google Earth», cette nouvelle application spécialisée dans la collecte d’informations cartographiques par satellite, offre un tour du monde virtuel en un clic de souris.

Concrètement, l’interface utilisateur est une simulation en trois dimensions (3D) de la Terre. Il suffit alors de choisir une destination, en mentionnant le pays, pour y voler en quelques secondes. A la verticale du lieu, la résolution des photos (vues satellites et aériennes) s’affine à tel point que se dessinent bientôt les contours de places ou de monuments connus. On peut survoler, au choix, avec une précision étonnante, la Cité interdite de Pékin, le blanc des neiges éternelles de l’Himalaya ou même la maison de la radio, siège de RFI. 

L’adresse en chiffres de latitude et longitude

D’une définition exceptionnelle, cette application offre la possibilité de repérer n’importe quel point du globe puis de zoomer sur le quartier pour localiser les principaux hôtels, monuments, administrations. A terme, cet outil peut permettre un atterrissage très précis dans un lieu, avec dans certains cas le nom des institutions ou bureaux installés dans la rue. Ce niveau de détails n’est pour l’heure disponible que pour une trentaine de grandes villes des Etats-Unis, du Canada et du Royaume-Uni et quelques grandes métropoles asiatiques. Bientôt, il sera possible d’identifier des informations de villes d’Europe de l’Ouest.

Grâce à «Google Earth», et notamment via sa technique de «géocodage» qui transforme la moindre adresse en chiffres de latitude et longitude, il est possible d’obtenir des informations sensibles dans de nombreux domaines. On peut, à titre d’exemple, dresser un inventaire stratégique des ressources en eau et du nucléaire dans un pays donné. De quoi donner des sueurs froides à bien des services de sécurité.

Google Earth représente-il une menace ? Oui, répond l’Agence australienne de l’énergie atomique (Ansto) qui a découvert qu’il est possible d’obtenir une vue précise de son réacteur nucléaire, situé à Lucas Heights à 70 kilomètres de Sydney. De son côté, le gouvernement australien temporise, estimant que les informations dites sensibles dataient «au moins de deux ans» et étaient «de mauvaise qualité».

«Le problème n’est pas tant la collecte des données que l’usage que l’on en fait», explique un militaire américain interrogé sur la chaîne de télévision américain NBC. Et de préciser : «Il y a une telle somme d’informations compilées dans le logiciel d’imagerie satellite Google Earth que l’on peut repérer des dépôts de munitions, puis armer et envoyer de manière très précise des missiles». D’autant plus que l’on peut mettre en interface les données avec un système de guidage GPS.


par Myriam  Berber

Article publié le 13/08/2005 Dernière mise à jour le 13/08/2005 à 17:07 TU