Eglise catholique
Benoît XVI : priorité à l'Asie
(Photo : AFP)
De notre correspondant au Vatican
Le Pape Jean Paul II avait habitué les observateurs à des listes de cardinaux pléthoriques. Trente lors du dernier consistoire, 44 lors du précédent. Benoît XVI, qui aime s’en tenir aux règles, a été plus mesuré mercredi 22 février puisque pour son premier consistoire il n’a livré que 15 noms, dont 12 en âge de participer à un Conclave. Avant même d’analyser la répartition géographique des nouvelles éminences, un premier constat s’impose. Le Pape entend respecter le plafond des 120 cardinaux électeurs (autrement dit âgés de moins de 80 ans) fixé en 1973 par Paul VI. Sans doute faudra-t-il s’habituer à des listes plus brèves mais plus fréquentes.
Sur les 15 nouveaux cardinaux, 3 travaillent déjà à
La Chine : 10 millions de fidèles
Les industriels et les politiques ne sont pas les seuls à mesurer l’enjeu crucial que représente le colosse chinois pour l’avenir : il vaut aussi pour l’Eglise. Une église catholique chinoise divisée en deux, depuis l’avènement des communistes en 1949. D’un côté, une église officielle, dite « patriotique » et dont les nominations sont dépendantes du bon vouloir de Pékin. De l’autre, une église souterraine, « clandestine », restée immanquablement fidèle à l’évêque de Rome malgré les multiples vagues de persécutions endurées. On ignore, en fait, le nombre exact des catholiques, mais les estimations avancent, pour les deux communautés réunies, le chiffre de 10 millions de fidèles. Une goutte d’eau dans l’océan chinois. Une graine riche d’espoir pour Rome.
La réaction de Pékin, mercredi, était d’ailleurs assez éloquente. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a invité le nouveau cardinal Zen, une des voix libres du catholicisme chinois, « à ne pas se mêler de politique ». Les responsables chinois craignent l’effet que Wojtyla eut en Pologne en 1979, à savoir la naissance d’un symbole pouvant cristalliser l’opposition au pouvoir central. Le nouveau cardinal, comme il l’affirmait jeudi à un quotidien italien, pourra en tous les cas avoir un accès plus aisé aux autorités de Pékin. Une carte, sans aucun doute, pour le Vatican dans ses négociations sur l’avenir du catholicisme en Chine.
L’Eglise, « minorité agissante »
Pour le reste, le consistoire annoncé par Benoît XVI offre deux cardinaux de plus aux Etats-Unis, un seul à l’Amérique latine. Un seul à l’Afrique, Mgr Dery, ghanéen âgé de 88 ans. Et puis deux Français : Mgr Ricard, archevêque de Bordeaux et président de
En se limitant à nommer trois cardinaux de Curie, le Pape semble par ailleurs confirmer les rumeurs qui affirment qu’il s’apprêterait à mettre la main à un important remaniement au sommet de l’Eglise. On le sait favorable à une Curie plus ramassée, et dans les couloirs du Vatican on parle régulièrement du possible regroupement de certains services. Le dialogue interreligieux pourrait ainsi être réuni à
par Laurent Morino
Article publié le 27/02/2006 Dernière mise à jour le 27/02/2006 à 11:51 TU