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Irak

George Bush, impromptu à Bagdad

La visite de George Bush mardi 13 juin à Bagdad était à tel point confidentielle que même le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki (droite), n'en a été prévenu que quelques minutes avant de rencontrer le président américain. 

		(Photo : AFP)
La visite de George Bush mardi 13 juin à Bagdad était à tel point confidentielle que même le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki (droite), n'en a été prévenu que quelques minutes avant de rencontrer le président américain.
(Photo : AFP)
Le président américain a effectué une visite surprise à Bagdad destinée à manifester le soutien de l’Amérique à l’équipe dirigeante irakienne. La visite de George Bush s’inscrit dans le contexte de la mort du chef d’al-Qaïda en Irak, Abou Moussab al-Zarqaoui, tué la semaine dernière lors d’une opération à Baaqouba, et de la nomination très attendue des ministres de la Défense et de l’Intérieur irakiens, après plusieurs semaines de négociations tendues. Cette visite de George Bush intervient aussi dans une atmosphère de contestation de plus en plus vive, de la part de ses concitoyens, de l’intervention menée dans la région par les Etats-Unis et constitue donc également un signal adressé à son opinion publique.

« Je ne suis pas seulement venu vous rencontrer en personne, je suis aussi venu vous dire que quand l’Amérique donne sa parole, elle la tient », a assuré George Bush qui s’est déclaré convaincu que les dirigeants irakiens allaient « réussir », moyennant qu’ils reçoivent l’aide qui convient.

Le président américain a rendu hommage à l’équipe dirigeante irakienne et s’est dit « impressionné » par le gouvernement en place, désormais au complet. « Les décisions que vous et votre cabinet prendrez, seront déterminantes pour parvenir à ce que le pays se gouverne lui-même, pourvoie lui-même à ses besoins et se défende lui-même », a indiqué M. Bush à ses hôtes. Le président américain a rapporté avoir discuté lors d’une vidéoconférence de la stratégie à mener dans les domaines de la sécurité, de l’économie et de la reconstruction avec les membres du gouvernement irakien ainsi que ses collaborateurs restés aux Etats-Unis. Selon lui, l’Irak demeure « un front central de la guerre » contre le terrorisme et il a réaffirmé la nécessité de remporter cette « guerre ».

C’est la seconde visite effectuée par le n°1 Américain en Irak depuis l’invasion du pays, en mars 2003. George Bush s’était en effet déjà rendu à Bagdad à la rencontre des soldats américains lors de l’automne 2003.

Le scénario de ce nouveau voyage en Irak du président américain est digne d’un film d’espionnage. Seul le premier cercle du pouvoir américain avait été mis dans la confidence : le vice-président, la secrétaire d’Etat et le secrétaire à la Défense. Le Premier ministre irakien n’a été informé de la présence du président américain dans sa capitale que quelques minutes avant de serrer la main à George Bush.

Lundi soir, le président s’était discrètement éclipsé de la réunion qu’il menait avec ses principaux collaborateurs à Camp David, précisément consacrée à la situation en Irak, prétextant une grosse fatigue. En réalité, il s’apprêtait à s’envoler à destination de Bagdad à bord d’Air Force One, dans lequel l’attendaient une poignée de journalistes contactés quelques heures plus tôt et soumis à un secret draconien. L’appareil atterrissait à 16h08, heures locales. Quelques minutes plus tard il retrouvait le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki à l’ambassade des Etats-Unis.

Le scénario et les circonstances de cette dernière visite en Irak du président Bush témoignent de sa volonté de manifester, tant auprès des Irakiens que de l’opinion publique internationale, toute sa détermination à poursuivre dans la voie dans laquelle il a engagé son pays, tout en indiquant à ses partenaires irakiens la confiance et l’espoir qu’il porte dans leur capacité à agir sur les événements.



Article publié le 13/06/2006Dernière mise à jour le 13/06/2006 à TU