France
Le WiMax dans les starting-blocks
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L’Autorité de régulation des télécommunications (Arcep) prépare activement le démarrage du WiMax sur le territoire français. Pour preuve, le régulateur des télécoms vient de délivrer les autorisations d’émettre aux lauréats. Le WiMax (pour Worldwide Interoperability for Microwave Access) est une technologie qui permet d’accéder à l’internet haut débit par ondes radio. Cousin du Wi-Fi, le WiMax permet des vitesses de transfert pouvant atteindre un débit théorique de 70 mégabits par seconde, l’équivalent de centaines de connexions ADSL (internet haut débit par le téléphone), sur un rayon d’action de 50 kilomètres. Cette solution devrait permettre d’assurer des liaisons internet sans fil dans certaines zones rurales ou difficilement accessibles, qui aujourd’hui ne sont pas desservies par l’ADSL.
La bataille fait rage autour de cette nouvelle technologie. Un seul acteur majeur du secteur a évité l'angoisse de l'annonce officielle vendredi : le fournisseur d'accès internet Free, qui dispose de la seule licence WiMax nationale, après son rachat de l'opérateur Altitude Telecom en septembre 2005. Une licence qui appartenait d'abord à Neuf avant qu'il ne la rende en 2003, constatant alors les difficultés de développement de cette technologie. Signe de l'intérêt stratégique qu'a désormais le WiMax : Neuf Cegetel a déposé en avril un recours devant le Conseil d'Etat pour contester la licence de Free. Il a été rejeté le 30 juin.
Un équilibre entre acteurs privés et publics
Pour l’attribution de ces licences, l’Arcep a privilégié les candidats qui avaient de l’expérience dans le domaine des télécommunications, qui disposaient des ressources économiques pour supporter les frais de la licence et qui manifestaient le souhait de contribuer au développement territorial du haut débit. Les résultats témoignent d’un bon équilibre entre opérateurs privés et collectivités territoriales. Parmi les lauréats du WiMax, on retrouve les consortiums industriels Bolloré Telecom, Maxtel et HDRR (Haut Débit Radio Régional) qui ont ainsi remporté la majorité des licences : 36 sur 49. L’opérateur historique France Télécom qui était candidat pour toutes les régions, n’a obtenu que deux licences pour la Guyane et Mayotte.
Côté public, six des quatorze conseils régionaux candidats ont obtenu des licences. En effet, nombreuses sont les collectivités locales séduites par cette solution qui permet de couvrir les zones oubliées par l’ADSL (environ 3% des foyers français). Mais le WiMax intéresse également les opérateurs, désireux d’offrir de plus en plus de nomadisme à leurs clients. C’est ainsi que le consortium Société du Haut Débit (SHD) qui réunit SFR, Neuf Cegetel et Canal Plus, a obtenu deux licences à Paris et dans le sud-est. Au total, les groupes retenus verseront 125 millions d’euros à l’Etat cette année puis une redevance annuelle de 1,6 million d’euros.
Le WiMax montre bien les progrès effectués en quelques années dans les réseaux sans fil. Selon les spécialistes, ce standard qui vise à apporter de l’Internet haut débit aux habitants des territoires ruraux et isolés, n’a pas pour objectif de permettre l’accès direct mais plutôt d’interconnecter différents points d’accès Wi-Fi au niveau d’une ville ou d'une entreprise. En pratique, le WiMax, sorte d’amplificateur de Wi-Fi, a pour objectif d’interconnecter entre eux des accès résidentiels, des points d’accès Wi-Fi (hotspots) ou bien encore n’importe quel équipement sans fil comme un téléphone mobile. Les premiers téléphones qui intègrent une puce capable de recevoir des communications vocales via les bornes Wi-Fi, arrivent sur marché.
par Myriam Berber
Article publié le 07/07/2006Dernière mise à jour le 07/07/2006 à TU
