Eglise catholique
Benoît XVI à Valence pour défendre le mariage

(Photo : AFP)
Valence s’est parée de drapeaux et banderoles aux couleurs jaune et blanche du Vatican pour accueillir Benoît XVI. Le pape y est arrivé samedi pour clôturer la Ve Rencontre mondiale des familles. Des milliers de pèlerins massés sur le parcours qu’a emprunté la papamobile jusqu'à la cathédrale de Valence, ont salué le passage du pape qui s’entretiendra dans la journée avec le chef du gouvernement socialiste José Luis Zapatero, avant de célébrer dimanche une messe en présence de la famille royale espagnole. Cinq jours après le tragique accident du métro de Valence, qui a fait 42 morts, Benoît XVI a choisi de débuter sa visite par une prière sur les lieux du drame. Le pape a également rencontré les familles de victimes.
Créée par Jean-Paul II en 1994, cette manifestation catholique dont les premières éditions se sont déroulées à Rome à deux reprises, à Manille et à Rio de Janeiro, est un événement qui attire tous les trois ans un million et demi de personnes. Le choix de la ville espagnole est emblématique. L’Espagne comme la France ou les Pays-Bas inquiète le Vatican. C’est l’un des pays qui a voté les lois les plus en contradiction avec les principes édictés par le Vatican. Le gouvernement de José Luis Zapatero vient d’y légaliser le mariage homosexuel, de raccourcir les procédures de divorce et de réduire la place de l’enseignement catholique à l’école, le catéchisme est désormais facultatif.
«Le mariage comme patrimoine de l'humanité»
Depuis son accession au trône de Saint Pierre en avril 2005, Benoît XVI n’a pas cessé de condamner la libération des mœurs en Europe. Dès son arrivée, le souverain pontife a apporté son soutien aux évêques espagnols qui ont dénoncé la «sécularisation rapide de la société», marquée en Espagne par la légalisation du mariage homosexuel. Le pape a réaffirmé son soutien à la cellule familiale classique, défendant avec force «le mariage comme patrimoine de l'humanité». «Mon désir est de proposer le caractère central, pour l’Eglise et pour la société, de la famille fondée sur le mariage», a-t-il déclaré. Il a également défendu «le caractère sacré» de la vie humaine, une allusion directe à la recherche sur les cellules embryonnaires que pratiquent de nombreux pays européens.
La famille est devenue, depuis quelques années, un des thèmes privilégiés de l’Eglise catholique. Mais, lors de ce voyage à Valence, le souverain pontife a affirmé vouloir «mettre la lumière sur les choses positives» plutôt que sur «le négatif», prenant ainsi le contre-pied de déclarations très dures du cardinal Alfonso Lopez Trujillo, organisateur de la rencontre de Valence. Le cardinal colombien a, en effet, récemment affirmé que tous les catholiques concourant à un avortement ou aux manipulations sur l'embryon étaient passibles d'excommunication. Le président du conseil pontifical pour la famille est également l’auteur d’un livret très polémique critiqué jusqu’au sein même du Vatican, condamnant notamment les unions libres, le contrôle des naissances et le lobby homosexuel.
par Myriam Berber
Article publié le 08/07/2006Dernière mise à jour le 08/07/2006 à TU