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Yahoo ! s’effondre au Nasdaq

Le siège social de Yahoo! à Sunnyvale en Californie. L'action du portail américain a chuté de plus de 20% et a atteint son plus bas niveau depuis deux ans. 

		(Photo : AFP)
Le siège social de Yahoo! à Sunnyvale en Californie. L'action du portail américain a chuté de plus de 20% et a atteint son plus bas niveau depuis deux ans.
(Photo : AFP)
A Wall Street, le titre de Yahoo! connaît des faiblesses. Le portail américain a vu son action s’effondrer de plus de 20% en cours de séance mercredi 19 juillet à la Bourse de New York. En cause: le retard de la future plate-forme publicitaire de liens sponsorisés. Ce nouvel outil, qui doit générer plus de revenus, doit également permettre à Yahoo! de réduire le fossé creusé par son concurrent Google.

Le portail emblématique de l’internet a terminé sa journée de mercredi en nette baisse à Wall Street. L’action Yahoo! a chuté de 21,84% à 25,20 dollars, atteignant son plus bas niveau depuis deux ans. Résultat, près de 9 milliards de dollars de capitalisation boursière ont été perdus lors de cette journée. A l’origine de cette dégringolade, deux annonces. Première raison invoquée : le chiffre d’affaires 2006 du groupe va augmenter à un rythme moins élevé que prévu. Le moteur de recherche a affiché un bénéfice net au deuxième trimestre 2006 de 164 millions de dollars contre 755 millions en 2005. Toutefois, l’an dernier pour la même période, le bénéfice net au deuxième trimestre avait été gonflé par un gain de 563 millions de dollars lié à une cession d’actifs.

Deuxième raison invoquée : le report de sa future plate-forme publicitaire de liens sponsorisés censée améliorer la gestion des publicités du portail. Baptisée «projet Panama», cette technologie sera déployée au quatrième trimestre au lieu du troisième comme prévu initialement. Ce nouvel outil logiciel a pour objectif de générer plus de revenus issus des liens sponsorisés. L’expression de «liens sponsorisés» recouvre une pratique commerciale qui consiste à faire payer les annonceurs pour que leur marque, ou un lien vers leur site, apparaisse le plus haut possible au côté des résultats d’une recherche par mot-clé.

Un mouvement panique des investisseurs

Pour les analystes de Wall Street, ce report sonne comme un échec. «Quand on sait que le groupe a présenté il y a deux mois une feuille de route détaillée du projet Panama lors de sa journée d’investisseurs, on ne peut que considérer ce délai comme un élément négatif», explique un analyste new-yorkais. Ces mêmes experts s’attendent aujourd’hui à ce que «ce report renforce encore l’avantage technologique de Google par rapport à Yahoo!». Les annonceurs affectés par ces changements vont retarder leurs engagements avec le portail. Avec pour résultat un mouvement panique des investisseurs.

Cette nouvelle plate-forme publicitaire doit également relancer la croissance du groupe face à la concurrence acharnée de Google, dont l’action caracole en tête des cotations boursières. En quelques années, Google a pris la première place sur le marché de la recherche sur internet avec 45% alors que Yahoo! doit se contenter de 28%. La société californienne doit sa réussite économique à un modèle technologique qui lui permet de glaner en son nom les trois-quart des recettes publicitaires sur l’internet.

Côté services en ligne, le groupe Yahoo! a dû également ravaler ses prétentions. Début juillet 2006, il a abandonné sa première place de portail mondial au profit du portail communautaire MySpace. Pour diversifier ses sources de revenus, la direction de Yahoo! a déclaré se concentrer dans le futur sur les applications à destination des utilisateurs (dit projets Web 2.0). Dernier exemple en date : son nouveau service de courrier gratuit Yahoo!Mail. Ce produit qui bénéficie des options de messagerie électronique type Outlook Express tout en conservant la mobilité des comptes en ligne est train de damer le pion à Gmail, celle de Big Google.



par Myriam  Berber

Article publié le 20/07/2006Dernière mise à jour le 20/07/2006 à TU