Internet grand public
Google se lance dans le Wi-Fi
(Photo: Google)
De nombreuses rumeurs dans la presse américaine évoquaient ces derniers temps une nouveauté pour le géant de la recherche. Elles disaient vrai. Google a annoncé, vendredi, le lancement d’un réseau Internet sans fil type Wi-Fi. Le maire de San Francisco Gavin Newsom souhaitait étudier l’idée d’un réseau municipal universel et abordable pour les 700 000 habitants de la ville. La proposition de Google de lancer un accès internet haut débit sans fil gratuit a emporté le marché.
Le service, testé depuis deux mois sur deux points d’accès (hot spots) à San Francisco, sera financé par la publicité en ligne. Pour se connecter au hot spot gratuit et commencer à naviguer sur le Net, il faut d’abord accepter les conditions d’utilisation. Google annonce ainsi qu’il se donne le droit d’enregistrer les habitudes de navigation des internautes connectés à son réseau Wi-Fi et de les transmettre de manière anonyme aux annonceurs. Le célèbre moteur qui doit en grande partie sa réussite financière à sa capacité à attirer les publicitaires, monnaye à la hausse les liens sponsorisés qui s’affichent à l’écran.
Evangéliste en chef de l’InternetCe nouveau service Wi-Fi fait partie de la stratégie de diversification du groupe. Après le développement d’applications comme la recherche sur le PC, les barres d’outils, la vidéo, le mail, la bibliothèque numérique, l’imagerie satellitaire, la messagerie instantanée, le marché de la voix sur IP, le géant américain entre de plain-pied dans le monde des infrastructures. Dans le même ordre d’idées, le groupe a récemment embauché un père fondateur de l’Internet et actuel président de l’ l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers). L’Américain Vinton Cerf a rejoint en septembre dernier l’équipe en tant qu’ «évangéliste en chef de l’Internet». Avec pour mission : «aider Google à construire des infrastructures de réseau, des architerctures, systèmes et normes d’utilisation pour la future génération d’applications internet».
Fondé en 1998 par deux étudiants de l’université de Stanford, Larry Page et Sergey Brin, le groupe basé à Mountain View (Californie) qui dépasse le milliard de chiffres d’affaires et emploie près de 4500 personnes, a annoncé mercredi avoir conclu un accord avec la Nasa pour construire un centre de recherches commun sur une ancienne base militaire près de son siège. Mais à vouloir relever tous les défis, Google finit par en faire un peu trop... Beaucoup trop même, selon certains.
Comme Microsoft, ce mastodonte suscite de nombreuses critiques du monde de l’Internet. L’offre Wi-Fi le met désormais en concurrence avec les fournisseurs d’accès locaux d’accès internet haut débit tels que l’opérateur téléphonique SBC Communications ou le câblo-opérateur Comcast. Son webmail «Gmail» constitue, si l’on en croit des associations de défense des libertés, une menace pour la vie privée car les contenus des messages y sont analysés afin d’y insérer de la publicité ciblée. Ces derniers mois, la polémique s’est étendue à la bibliothèque virtuelle. Son projet de mettre en ligne des millions d’ouvrages issus de prestigieuses universités s’est heurté à la résistance des propriétaires des œuvres qui ont décidé d’en appeler aux tribunaux pour défendre leurs droits. Prudent, Google a décidé de suspendre la numérisation des livres le temps d’arriver à un accord avec les maisons d’éditions.
par Myriam Berber
Article publié le 03/10/2005 Dernière mise à jour le 04/10/2005 à 10:47 TU