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Burundi

Accord global de cessez-le-feu

Le président burundais Pierre Nkurunziza (à g.) et le leader des FNL, Agathon Rwasa (à dr.) à Dar es-Salaam, le 7 septembre 2006. 

		(Photo: AFP)
Le président burundais Pierre Nkurunziza (à g.) et le leader des FNL, Agathon Rwasa (à dr.) à Dar es-Salaam, le 7 septembre 2006.
(Photo: AFP)
Un pas important vers la paix au Burundi a été accompli après la signature jeudi à Dar es-Salaam par le président burundais Pierre Nkurunziza et le leader du parti radical hutu Forces nationales de libération (FNL) Agathon Rwasa d’un accord global de cessez-le-feu. La capitale tanzanienne accueillait pour l’occasion le 27e sommet de l’initiative régionale pour la paix au Burundi, présidé par le chef de l’Etat ougandais Yoweri Museveni. La cérémonie s’est déroulée en présence du président tanzanien Jakaya Mrisho Kikwete, du chef de l’Etat sud-africain Thabo Mbeki, et des représentants des Nations unies et de l’Union africaine. «Nous espérons qu’il ne sera plus jamais nécessaire de négocier la paix au Burundi», a déclaré Thabo Mbeki. Reste à mettre en oeuvre cet accord qui, s’il est respecté, devrait marquer la fin d’un sombre chapitre de l’histoire burundaise.

De notre envoyée spéciale à Dar es-Salaam

La paix enfin au Burundi ! Chacun ici veut y croire après la signature de cet accord qui met officiellement fin aux hostilités. C’est un accord global et définitif qu’ont signé Pierre Nkurunziza et Agathon Rwasa. Pour autant le chef de l’Etat burundais et le patron des FNL n’ont pas exprimé de joie particulière, tout au plus un soulagement. Car il faut dire que la partie était loin d’être  gagnée. Dans la matinée, les chefs d’Etats de la région se sont réunis à huis clos pour tenter de trouver un compromis acceptable par tous. Car beaucoup de question restaient en suspens, notamment celle du partage du pouvoir et celle des forces de défense et de sécurité.

Pour arriver à cette signature entre frères ennemis burundais, il aura fallu toute la persuasion et la pression des pays voisins. «Nous espérons qu’il ne sera plus jamais nécessaire de négocier la paix au Burundi», a déclaré Thabo Mbeki, le président sud-africain. «L’heure est à la mise en œuvre de cet accord», a répondu Pierre Nkurunziza en s’adressant à Agathon Rwasa, «préparez-vous à rentrer au pays et à travailler avec nous». Et le chef de l’Etat burundais d’ajouter : «Ceux qui veulent intégrer l’armée pourront le faire, mais dans le respect de la constitution». Pour le chef des FNL, «un pas décisif vient d’être franchi mais ce n’est qu’un début». Autrement dit : certains points restent à discuter. Au président Museveni est revenu le mot de la fin. «Désormais, a-t-il dit, la guerre doit devenir  tabou» au Burundi.

Les termes de l’accord

Le texte d’une vingtaine de pages prévoit la cessation des combats et des attaques contre les civils dans les 72 heures. Un mécanisme de vérification du cessez-le-feu est mis en place avec l’appui des Nations unies et de l’Union africaine. Celle-ci est appelée à déployer plusieurs contingents pour sécuriser le rassemblement des ex-combattants FNL et assurer la protection de leurs dirigeants de retour au pays. Les Forces nationales de libération doivent maintenant recenser leurs troupes.

Ceux qui voudront intégrer l’armée ou la police pourront le faire. Le chef de l’Etat burundais a du reste lancé ce message lors de la signature de l’accord mais tout doit se faire, a-t-il précisé, dans le respect des accords d’Arusha. Le texte n’évoque pas une refonte de ces forces comme le souhaitait le chef des FNL, mais une transformation et une modernisation. Quant à Agathon Rwasa et ses compagnons, ils devraient jouir d’une immunité leur permettant de s’insérer dans tous les rouages de la société burundaise. Il s’agit maintenant de mettre en œuvre cet accord sur le terrain.



par Catherine  Ninin

Article publié le 08/09/2006 Dernière mise à jour le 08/09/2006 à 16:47 TU