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Aéronautique

Airbus : le ciel s’éclaircit pour l’A380

Un Airbus A380 sur le tarmac de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, le 25 août 2006. 

		(Photo: AFP)
Un Airbus A380 sur le tarmac de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, le 25 août 2006.
(Photo: AFP)
Qantas et Singapore Airlines aujourd’hui, Thai Airlines demain, le carnet de commandes de l’A380 se remplit à nouveau. Les compagnies aériennes clientes reprennent confiance après une année difficile marquée par des retards de fabrication en série pour l’avion géant.

Après Singapore Airlines, qui a annoncé une commande de neuf Airbus A380 avec option d’achat sur six autres, c'est au tour de Qantas de confirmer une commande de huit exemplaires du super-gros-porteur long courrier, pour un montant total de 2,36 milliards de dollars. Ces huit A380 viennent s’ajouter aux douze autres avions géants déjà commandés par la compagnie australienne. Bilan provisoire pour le gros porteur d’Airbus : l'avionneur européen compte 166 commandes fermes d’A380 auprès de quinze compagnies clientes,  après l’annulation des 10 exemplaires, version avion-cargo, de FedEx. Si Thai Airways confirme bien son intention, le nombre de commandes s’élèvera à 172. L'avionneur a déclaré jeudi qu'il s'engageait à respecter totalement le nouveau calendrier de livraison de l'A380, dont le premier exemplaire doit être remis à Singapore Airlines en octobre prochain.

Plusieurs raisons expliquent ces nouvelles commandes. Tout d’abord les qualités techniques n’ont jamais été remises en cause même si l’A380 a rencontré d’importants problèmes de fabrication. Il a d’ailleurs obtenu, le 12 décembre dernier, son certificat de navigabilité signé par les autorités européenne et américaine. D’une envergure de 80 mètres, d’une longueur de 73 mètres et d’un poids maximum au décollage de 560 tonnes, ce super jumbo pourra transporter jusqu’à 800 passagers, sur des distances allant jusqu’à 15 000 kilomètres, soit un Paris-Melbourne sans escale.

Indemnités de retard et rabais importants

Ensuite, Airbus a proposé des conditions avantageuses, qui n’ont jamais été dévoilées, pour l’achat ou la location d’A330, long-courriers de moyenne capacité, afin de compenser le décalage dans le temps pour les livraisons de l’A380. Résultat, après Qantas et Lufthansa, Singapore Airlines a annoncé la location de dix-neuf A330. Enfin, pour ne pas perdre de clients, l’avionneur aurait négocié (discrètement), outre le versement d’indemnités de retard, des rabais si importants que les premiers exemplaires de l’A380 seront, selon les Etats-Unis, vendus à perte. Washington affirme ainsi que «l’A380 est vendu à un prix si bas que l’impact des retards annoncés récemment en fait des ventes à perte», selon un document mis en ligne mercredi par les services de la Représentante américaine au Commerce.

Depuis son lancement, le programme de livraisons de l’ A380 a, en effet, accumulé les retards, trois en l’espace d’un an. Des problèmes dans la fabrication et l’installation des systèmes électriques sont à l’origine de ces reports. La situation a été d’une telle gravité qu’elle a provoqué une tempête chez Airbus et au sein de la maison mère de l’avionneur, EADS. Cet été, le titre EADS a chuté en bourse, les têtes sont tombées à la direction de l’entreprise et les retards ont eu un impact financier au-delà de toutes les prévisions. Il est estimé à 4,8 milliards d’euros d’ici à 2010, dont 2 milliards rien que pour les retards et 2,8 milliards de surcoûts de fabrication. Pour compenser ces pertes, le conseil d’administration d’Airbus a validé un plan de redressement baptisé «Power8» qui doit permettre d’économiser au moins 2 milliards d’euros par an à partir de 2010.



par Myriam  Berber

Article publié le 21/12/2006 Dernière mise à jour le 21/12/2006 à 15:55 TU