Réchauffement climatique
Records de chaleur prévus pour 2007
Selon les services de météorologie britannique (Met office), une combinaison de différents facteurs fera probablement monter les températures moyennes mondiales au-delà du précédent record de 1998. Près de la moitié des Français considèrent que le réchauffement climatique est le véritable «enjeu du siècle pour l’humanité», selon un court sondage effectué, les 21 et 22 décembre 2006, par l’institut CSA pour le quotidien le Parisien et pour la chaîne d’information i-Télé. D'après les études de marché, il semblerait que les Français adoptent de plus en plus les gestes qui permettent d’économiser de l’énergie.
(Photo : AFP)
«Il y a 60% de probabilités que 2007 soit aussi chaude ou plus chaude que l’année la plus chaude [enregistrée] actuellement», selon le Met office et d’après des comparaisons établies pendant un siècle et demi de relevés de températures. En 1998, la température moyenne mondiale avait dépassé de 0,52° Celsius la moyenne mondiale de température établie sur un long terme entre 1961-1990. Et, en 2007, «il y a 95% de chances que la température se situe entre 0,38 et 0,70 degré au-dessus de ce qui a déjà été précédemment enregistré», d’après les météorologues britanniques. Selon l’Office britannique, qui publie ses prévisions météo mondiales chaque année au mois de janvier en partenariat avec l’université d’East Anglia (est du Royaume-Uni), «ces nouvelles informations constituent un avertissement supplémentaire que le changement climatique a bien lieu à travers le monde».
En un siècle et demi, les dix années les plus chaudes ont été enregistrées entre 1994 et 2006 et tous les experts s’accordent à dire que le XXIe siècle verra encore le mercure s’affoler. «Les moins pessimistes prévoient une hausse du mercure de 1,4°C. Les plus sombres tablent sur près de 6°C», résume le Parisien. Le fait que la Terre change de température n’est pas nouveau car, depuis ses origines, elle a subi de grandes variations climatiques naturelles qui ont joué sur l’évolution des espèces. Ce qui est nouveau, en revanche, c’est l’impact humain de ce réchauffement climatique.
Autrement dit, la Terre continue de «vivre sa vie» de planète, indépendamment de l’activité humaine, comme le souligne le Met qui pointe, par exemple, le phénomène El Nino, ce réchauffement de l’océan Pacifique qui perturbe actuellement le climat mondial et qui devrait continuer de jouer sur les températures à la surface des mers pendant les premiers mois de 2007. Mais, la plupart des scientifiques tirent la sonnette d’alarme pour que l’activité humaine ne participe pas à un emballement du processus. Les scientifiques s’entendent, par exemple, pour dire que le climat va connaître un redoux allant de deux à six degrés ce siècle-ci, principalement à cause des émissions de dioxyde de carbone induites par la combustion de carburants fossiles pour la production de l’électricité ou les transports.
«Moins faire couler d’eau, modérer le chauffage, surveiller la consommation d’électricité»
Ce réchauffement climatique a tout lieu d’inquiéter pour les multiples conséquences qu’il va nécessairement entraîner. Elévation du niveau des océans, fonte accélérée des glaciers et de la banquise, accroissement des précipitations modifieront à terme la physionomie de la planète en entraînant, par exemple, l’engloutissement d’atolls et de deltas. A l’opposé, canicules, sécheresses auront des conséquences sur l’agriculture d’ici une cinquantaine d’années : «On estime que 60% de la population mondiale vivront dans des régions de stress hydrique», résume Yannick Jadot, directeur des campagnes à Greenpeace, d’après lequel, d’ici 2100, «la moitié de la population mondiale vivra dans une zone de maladies à vecteur, le plus souvent transmissibles par moustiques». Le journal rapporte que «le paludisme qui fait 2,5 millions de morts par an dans une centaine de pays, pourrait faire le double de victimes en 2050 et franchir la Méditerranée pour débarquer en Espagne, en Italie et en France», selon Greenpeace.
«Si le réchauffement climatique continue sur ce rythme, d’ici à 2050, environ un million d’espèces auront disparu de la planète, soit 40% de la biodiversité. Et 20% en France métropolitaine», s’alarme Yanick Jadot. La France entend le message, d’après le sondage, puisque 49% des personnes interrogées considèrent que le réchauffement climatique est «l’enjeu mondial du siècle». Et les Français sembleraient avoir dépassé la prise de conscience pour passer à l’action si l’on en juge par la fréquentation du site de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), qui a presque doublé, avec plus de 40 000 visites contre 25 000 en 2005.
«Les 187 espaces ‘info énergie’ [de l’Ademe] sont tellement débordés par les demandes de conseils que le gouvernement a décidé d’en créer plus de 120 en 2007. Les Français ont adopté les gestes qui permettent d’économiser l’énergie : moins faire couler d’eau, modérer le chauffage, surveiller la consommation d’électricité (…) L’accélération est prodigieuse. En 2006, l’Etat a dépensé un milliard d’euros pour les crédits d’impôts [accordés aux citoyens qui adoptent des équipements écologiques] alors qu’on tablait sur 400 millions !», se réjouit Michèle Pappalardo, présidente de l’Ademe.par Dominique Raizon
Article publié le 05/01/2007 Dernière mise à jour le 05/01/2007 à 13:20 TU