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Tchad

Les rebelles prêts à un cessez-le-feu

par  RFI

Article publié le 05/02/2008 Dernière mise à jour le 05/02/2008 à 15:20 TU

Alors que la situation reste calme à Ndjamena, le porte-parole de l’alliance rebelle annonce que son mouvement accepte le principe d’un cessez-le-feu avec les forces loyalistes tchadiennes. Les rebelles accusent par ailleurs les troupes françaises d’« intervention directe » dans la capitale. Paris dément.

Des réfugiés traversent par milliers le pont Nguéli qui enjambe la rivière Logone et mène vers le Cameroun.(Photo : Reuters)

Des réfugiés traversent par milliers le pont Nguéli qui enjambe la rivière Logone et mène vers le Cameroun.
(Photo : Reuters)

C’est le porte-parole de l'alliance rebelle, Abderaman Koulamallah, qui a annoncé ce mardi matin sur l’antenne de RFI la position de son mouvement. Sur le conseil du n°1 libyen Mouammar Kadhafi et du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, la coalition armée contre le président tchadien a « accepté le principe d'un cessez-le-feu immédiat » et demande l’ouverture d’un dialogue politique.

Abderrahman Koulamallah

Porte-parole de la coalition des mouvements rebelles.

« Nous sommes pour un règlement pacifique du conflit tchadien car pour nous, une paix durable peut abréger les souffrances de notre peuple et nous voulons donner une chance à la démocratie. »

écouter 1 min 16 sec

05/02/2008 par Nicolas Balique

Pour autant les rebelles renoncent-ils à toute action militaire ? Pas si sûr. Même s’il n’y a plus de combats depuis dimanche soir à Ndjamena, la situation reste incertaine. L'armée loyaliste, fidèle au président Idriss Déby, contrôle la ville. Le gouvernement dit que la bataille de Ndjamena est terminée. Mais les rebelles, qui ont quitté la ville dimanche, disent qu'ils ont effectué un repli tactique et qu'ils attendent des renforts.

Nourredine Delwa Kassiré Coumakoye

Premier ministre du Tchad

« Nous pourrions bien signer un cessez-le-feu.[…] Mais avec qui ? »

Selon certaines sources au contraire, il y aurait environ mille rebelles soudanais du MJE, alliés au président Déby, qui seraient en route vers Ndjamena et qui tenteraient d'empêcher les rebelles tchadiens de rejoindre leurs bases, à plusieurs centaines de kilomètres à l'Est.

Bilan incertain dans la capitale

Les habitants de Ndjamena ont quitté la ville par milliers vers la localité voisine de Kousseri, au Cameroun, où aucune structure d'accueil n'est encore organisée. La Croix Rouge tchadienne ramasse les cadavres et apporte l'assistance aux blessés dans les rues de la capitale. Aucun bilan des victimes des combats du week-end n'est encore avancé. La première estimation évoquée par des organisations humanitaires fait état d'au moins 1 000 blessés.

Les rebelles tchadiens accusent par ailleurs la France d'avoir causé d'énormes victimes civiles à Ndjamena, lors d'une « intervention directe », notamment sur le lycée de la Liberté et le marché central de la capitale tchadienne. Le porte-parole de l’état-major des armées à Paris dément ce matin toute participation aux combats de ces derniers jours à Ndjamena et affirme que les troupes françaises se sont contentées de « répliquer à chaque fois qu'elles ont été prises à partie ou dans des tirs croisés ».

Concernant les ressortissants étrangers, 936 personnes ont déjà été évacuées vers le Gabon par l'armée française. Certains d'entre eux sont déjà arrivés en Europe, en passant par Paris ; d'autres restent à Libreville en espérant retourner rapidement au Tchad. A Ndjamena, il y aurait encore près de 230 expatriés qui attendent leur évacuation.

L'hésitation de certains rapatriés à Libreville

« Ils sont quelques dizaines, installés depuis longue date au Tchad, qui hésitent à être rapatriés en Europe et espèrent un apaisement de la situation pour se réinstaller à Ndjamena. »

écouter 1 min 18 sec

05/02/2008 par Pauline Simonet