par Artan Pernaska
Article publié le 17/02/2008 Dernière mise à jour le 18/02/2008 à 15:07 TU
Une nouvelle ère est advenue dans l’histoire récente du Kosovo depuis que les forces militaires et policières serbes ont été contraintes de quitter le Kosovo en juin 1999, après environ trois mois de bombardements de l’OTAN au Kosovo et en Serbie. C’était la dernière guerre de l’ex-Yougoslavie.
L’armistice entre l’armée ex-yougoslave et l’OTAN est signé le 9 juin 1999. L’ONU vote, le lendemain, une résolution qui prévoit l’envoi d’une force de maintien de la paix et d’aide à l’administration civile. La résolution 1244 place le Kosovo sous protection internationale et pourvoit à la reconstruction des institutions démocratiques locales sous l’égide de la communauté internationale. La KFOR et la MINUK (Mission intérimaire des Nations unies au Kosovo) sont créées, ainsi que la fonction d’un Administrateur civil international. Le premier à remplir cette tâche en tant que Haut représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU est le Français Bernard Kouchner, actuel ministre des Affaires étrangères de la France.
Ministre français des Affaires étrangères
« Je souhaite bonne chance aux Kosovars. Je souhaite bonne chance à mes amis Serbes, je crois qu'il ne faut pas prendre les choses au tragique. Ne prenons pas ça comme un fracas. »
La mise en place des institutions et de la vie démocratique
Sous l’égide de la MINUK et du Haut représentant de l’ONU, les institutions locales provisoires organisent les premières élections municipales d’après-guerre le 28 octobre 2000 et les premières élections générales le 18 novembre 2001. L’embryon d’un Etat démocratique et multi-ethnique voit le jour. Le Parlement du Kosovo est constitué et il regroupe plusieurs forces politiques.
Près de 50 partis, mouvements ou candidats indépendants se sont présentés aux diverses élections au Kosovo.
Du côté albanais, les partis principaux sont la LDK (Ligue démocratique du Kosovo), parti du président Ibrahim Rugova (décédé le 21 janvier 2006) ; et deux partis issus de l’ex-guérilla la PDK (Parti démocratique du Kosovo) et l’AAK (Alliance pour l’avenir du Kosovo).
Du côté serbe, les partis locaux ont créé un Conseil national serbe qui a connu deux branches au sud et au nord du Kosovo.
Près de 10 % des sièges de l’assemblée du Kosovo sont réservés aux Serbes du Kosovo et aux autres minorités nationales indépendamment de leur force politique et du rapport démographique avec la majorité albanaise.
Le chemin vers l’indépendance
En donnant le 24 octobre 2005 l’aval au début des négociations sur le statut final du Kosovo, le Conseil de sécurité mit fin au statu quo politique. Les négociations réunissant Serbes et Albanais sont conduites à plusieurs reprises sans résultat sous la médiation de l’ex-président finlandais Marti Ahtisaari mandaté par l’ONU. L’échec définitif de ces négociations a été constaté le 7 décembre 2007 par la troïka qui s’était proposé de relancer ces négociations.
A ce jour, le plan présenté à l’ONU le 26 janvier 2007 par Marti Ahtisaari semble celui qui a accueilli la meilleure adhésion des pays qui s’apprêtent à reconnaître l’indépendance du Kosovo. Il sera certainement à la base du développement du Kosovo dans un Etat libre et démocratique.
La monnaie, les timbres et les symboles étatiques
Depuis janvier 2000, la monnaie officielle du Kosovo est l’euro. La poste du pays met en circulation des timbres à l’effigie de la mission civile de l’ONU. Les Kosovars ont beaucoup de difficultés à obtenir des visas d’entrée dans d’autres pays, mais ils peuvent se munir de passeports de l’UNMIK. Après la déclaration de l’indépendance le Kosovo aura un drapeau, un hymne national et des emblèmes étatiques nouveaux.
« Le ton est modéré, prudent...»
Conseiller et porte-parole à l'Ambassade de Serbie en France
«C'est l'heure des choix à assumer, également pour les Albanais qui ont fait le choix de quitter la table des négociations et d'autoproclamer cette indépendance. C'est une indépendance, surveillée, octroyée, contrôlée, une indépendance sans souveraineté.»
Philosophe et géopolitologue
« Il est certain qu'actuellement l'économie est le point faible du Kosovo. Mais le Kosovo posséde des industries, des mines. »
Sur le même sujet