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Azerbaïdjan

Démarrage de la campagne électorale

Article publié le 03/08/2008 Dernière mise à jour le 04/08/2008 à 07:30 TU

La campagne électorale a démarré en Azerbaïdjan, pays du Caucase du Sud riche en hydrocarbures. Le président sortant Ilham Aliev, a été désigné ce week-end par son parti (Nouvel Azerbaïdjan) pour briguer un deuxième mandat de cinq ans. Le chef de l’Etat est le candidat favori de la course à la présidentielle, puisque les principales formations de l’opposition ont décidé de boycotter le scrutin.
Ilham Aliev (au milieu), président azerbaïdjanais, lors du IV congrès de son parti à Bakou. Sur l'écran, un portrait de son père, l'ancien président Heydar Aliev (fondateur du parti), à qui il a succédé en 2003.DR

Ilham Aliev (au milieu), président azerbaïdjanais, lors du IV congrès de son parti à Bakou. Sur l'écran, un portrait de son père, l'ancien président Heydar Aliev (fondateur du parti), à qui il a succédé en 2003.
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De notre correspondant à Bakou, Kamil Piriyev

Le parti au pouvoir de Yeni Azerbaycan (Nouvel Azerbaïdjan) a officiellement proposé la candidature de son leader et chef de l’Etat lors de son IVe congrès. Malgré les critiques des organisations internationales et de l’opposition sur la situation de la liberté de la presse et de la démocratie en Azerbaïdjan, le bilan du premier mandat d’Ilham Aliev lui donne toutes les chances d’en briguer un deuxième. Le pays a connu une croissance économique de 90% en 5 ans. Grâce notamment à l’argent du pétrole, le budget a augmenté de dix fois pendant cette période pour atteindre 12 milliards de dollars en 2008 et la stabilité intérieure a pu être préservée. 

Ilham Aliev a promis, en cas de réélection, de donner la priorité à la réduction de la pauvreté, au développement des institutions démocratiques et au règlement du conflit territorial du Haut-Karabagh entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.  

Une opposition désunie

En face de lui, une opposition désunie qui a choisi de s’abstenir de participer à ces élections. Si le bloc Azadlyg avait annoncé depuis un mois sa décision de boycott, le plus grand parti d’opposition, Musavat, a fait connaître sa décision de boycotter la présidentielle le même jour que l’annonce de la candidature d’Ilham Aliev. Ces partis avaient avancé, en vain, la libération de tous les prisonniers politiques et des amendements au code électoral comme condition à leur participation au scrutin.  

Pourtant, le camp de l’opposition n’est pas unanime avec la décision de boycott. Rauf Arifoglu, membre du conseil politique du parti Musavat, estime que le choix de sa formation nuira au processus démocratique en Azerbaïdjan. « La décision de mon parti créera des conditions favorables au candidat du pouvoir ».  

« Le pouvoir a aujourd’hui des moyens financiers colossaux, les ressources administratives et un monopole total des médias audiovisuels pour faire la campagne. L’opposition est écrasée et certaines grandes formations n’ont même pas de siège. Je ne vois pas de vraie lutte lors de ces élections », dit le politologue Rasim Musabeyov.

« Parmi les candidats avancés à ce jour, je ne vois pas de concurrent à Ilham Aliev », reconnaît l’un des opposants, Araz Alizade, coprésident du parti Social-Démocrate, dont la formation a décidé de participer à toutes les élections. Selon lui, l’opposition est coupable elle-même de cette situation, en rappelant les affrontements postélectoraux d’octobre 2003. « L’opposition a menti à plusieurs reprises au peuple et aujourd’hui ce dernier en a marre. C’est pourquoi le peuple est indifférent à son égard ». 

Sûrs de leur défaite, certains petits partis d’opposition ont également pris la décision de ne pas participer aux élections, alors que d’autres petites formations ont désigné, malgré tout, leur candidat, sans grande chance de gagner.  

Seul Eldar Namazov, ancien conseiller du feu président Heydar Aliev  et responsable du Forum pour l’Azerbaïdjan, pourrait représenter un adversaire solide à Ilham Aliev. Mais il n’a pas encore décidé de se présenter. Les analystes estiment que les partis boycottant les élections pourraient soutenir indirectement sa candidature. Une chose est évidente, cela rendrait également un service au candidat du pouvoir, qui a besoin aujourd’hui d’un concurrent fort pour légitimer sa réélection.