Nouvelle journée noire sur les marchés

« Les craintes d’une récession sévère prolongée prennent de plus en plus de consistance sur les marchés », commentent Les Echos. « Les perspectives d’activités livrées par les entreprises à l’occasion de la publication de leurs résultats trimestriels corroborent cette analyse. » Désormais, écrit le journal, « gérants et analystes  n’anticipent pas de reprise notable de la croissance avant 2010 ». Du coup, de Wall Street à Tokyo en passant par Paris, les places boursières « plongent ».

Dans le même temps, note de son côté La Tribune, « le dollar s’est propulsé hier à son plus haut niveau depuis deux ans face à l’euro et a continué dans la foulé à mettre à mal la monnaie des pays émergents, à l’Est comme à l’Ouest ». Ce « redressement du dollar et son corollaire, la baisse du pétrole, arrivent comme une bénédiction pour les économies européennes », constate le journal. Certes, « elles n’échapperont pas à l’épisode récessif déjà engagé, mais il durera peut-être ainsi moins longtemps ».

En effet, le dollar plus haut et l’euro plus bas face aux autres monnaies, « cela signifie que les exportations européennes gagnent en compétitivité » [...]  « Un gain de 25% face au billet vert en deux mois, qui dit mieux », s’exclame La Tribune. « Nous vendrons plus donc nous produirons plus ici en zone euro. » [...] « Les importations renchéries automatiquement  feront une concurrence moins vive. » [...] « Encore un bonus pour les produits européens qui s’écouleront mieux sur le marché intérieur ». Mieux, écrit notre confrère, « le repli du pétrole et des matières premières, même libellés en dollars, viendra rendre du pouvoir d’achat aux consommateurs. » Mais, prévient l’éditorialiste des Echos, il ne faut pas se leurrer car il y a également « de bonnes raisons de penser qu’un euro faible signifie aussi une Europe faible. »

Une série de mesures pour soutenir l’économie

« Maintenant que le secteur financier est à peu près consolidé », rappellent Les Echos, « place au soutien à l’économie ». Le Chef de l’Etat, qui rencontrera ce matin près d’Annecy les patrons des petites et moyennes entreprises, ne se « contentera pas d’écouter leur doléances », écrit  La Tribune. Il devrait dévoiler une série de mesures de soutien à l’économie, que l’Elysée « refuse d’assimiler à un plan, mais qui s’y apparentent fortement ».

Le président devrait en particulier insister sur le soutient à apporter aux PME.  Il expliquera comment vont se mettre en place « les nouveaux financements à leur destination ». Il soulignera aussi la nécessité pour les banques, « soutenues par l’Etat, de s’engager  à mieux financer les entreprises ». Enfin, il  devrait confirmer  la perspective d’une « réforme de la taxe professionnelle favorable aux entreprises puisque leurs investissements à venir échapperaient à cet impôt. »

par Zéphyrin   Kouadio

[23/10/2008]