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Union européenne / Crise financière

Sommet extraordinaire de l'UE pour préparer le G20 de Washington

par  RFI

Article publié le 07/11/2008 Dernière mise à jour le 07/11/2008 à 03:38 TU

Ce sommet informel promet d'être agité, en raison des fortes divergences de points de vue, et alors que les bourses européennes une nouvelle fois ont cloturé en forte baisse, hier jeudi.(Photo: Conseil de l'Europe)

Ce sommet informel promet d'être agité, en raison des fortes divergences de points de vue, et alors que les bourses européennes une nouvelle fois ont cloturé en forte baisse, hier jeudi.
(Photo: Conseil de l'Europe)

Les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept se retrouvent à Bruxelles ce vendredi pour un déjeuner destiné à préparer le sommet du G20 dans une semaine à Washington. L'Union européenne aimerait présenter une position commune sur la refonte du système financier international. Mais après l'unité réalisée dans l'urgence au plus fort de la crise, les 27 se heurtent à nouveau à leurs différences d'approche en ce qui concerne la politique économique.

Le 12 octobre dernier, Nicolas Sarkozy prend l'initiative de réunir pour la première fois les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro, auxquels s'adjoint le Premier ministre britannique. L'accord alors enregistré en compagnie des présidents de la Banque centrale européenne et de la Commission pour contrer toute faillite bancaire est avalisé dans la foulée par les 27. Un début de gouvernance économique européenne semble né. Mais le président français entend transformer l'essai et présenter une Europe unie face à ses partenaires du G20 pour réformer le système financier mondial.

Cette tâche-là se révèle plus complexe. Les pays traditionnellement libéraux, comme le Royaume-Uni ou la Suède, refusent trop de régulation ; l'Allemagne, le Luxembourg ou les Pays Bas, opposés à l'idée de gouvernement économique, traquent toute dérive ; enfin la République tchèque, qui prend la présidence de l'Union en janvier, refuse que son rôle soit dévalué par un président français soupçonné de vouloir rester en 2009 aux commandes de la zone euro.

A Bruxelles, Nicolas Sarkozy devra fédérer les positions de ses partenaires notamment celles des dirigeants allemand et luxembourgeois, qu'il a récemment irrités, afin d'obtenir un mandat sur des principes à défendre d'une seule voix à Washington.

Didier Migaud

Député socialiste, président de la Commission des finances de l'Assemblée

« Nicolas Sarkozy attend que la coordination récemment mise en place parle d'une seule voix... Tout ne se négociera pas en une réunion à Washington mais il est important de fixer un calendrier, les sujets...»

07/11/2008

Points d'accord et de désaccord

Pour que l'Europe parle d'une voix unie à Washington, Nicolas Sarkozy pourrait renoncer à certaines propositions françaises pour réfomer le système financier international.

Le chef de l'Etat devrait ainsi renoncer à exiger que, dans le document final qui doit être adopté aujourd'hui, il soit fait mention à la nécessité d'une « réponse coordonnée internationale aux défis macroéconomiques ». La formulation heurte plusieurs pays, dont l'Allemagne, qui y voit la référence à un éventuel gouvernement économique européen.

Pour le reste, les 27devraient entériner les propositions de la présidence française remises en début de semaine à leurs ministres des Finances. Ils devraient par exemple appeler à la transparence et à une plus grande responsabilités des acteurs financiers.

Ils devraient également demander que la régulation des marchés soit renforcée, les pratiques à risque réduites, et surtout que le rôle du FMI, le Fonds monétaire international, augmente dans la surveillance de ces marchés.