par RFI
Article publié le 07/11/2008 Dernière mise à jour le 07/11/2008 à 03:38 TU
Ce sommet informel promet d'être agité, en raison des fortes divergences de points de vue, et alors que les bourses européennes une nouvelle fois ont cloturé en forte baisse, hier jeudi.
(Photo: Conseil de l'Europe)
Le 12 octobre dernier, Nicolas Sarkozy prend l'initiative de réunir pour la première fois les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro, auxquels s'adjoint le Premier ministre britannique. L'accord alors enregistré en compagnie des présidents de la Banque centrale européenne et de la Commission pour contrer toute faillite bancaire est avalisé dans la foulée par les 27. Un début de gouvernance économique européenne semble né. Mais le président français entend transformer l'essai et présenter une Europe unie face à ses partenaires du G20 pour réformer le système financier mondial.
Cette tâche-là se révèle plus complexe. Les pays traditionnellement libéraux, comme le Royaume-Uni ou la Suède, refusent trop de régulation ; l'Allemagne, le Luxembourg ou les Pays Bas, opposés à l'idée de gouvernement économique, traquent toute dérive ; enfin la République tchèque, qui prend la présidence de l'Union en janvier, refuse que son rôle soit dévalué par un président français soupçonné de vouloir rester en 2009 aux commandes de la zone euro.
A Bruxelles, Nicolas Sarkozy devra fédérer les positions de ses partenaires notamment celles des dirigeants allemand et luxembourgeois, qu'il a récemment irrités, afin d'obtenir un mandat sur des principes à défendre d'une seule voix à Washington.
Député socialiste, président de la Commission des finances de l'Assemblée
« Nicolas Sarkozy attend que la coordination récemment mise en place parle d'une seule voix... Tout ne se négociera pas en une réunion à Washington mais il est important de fixer un calendrier, les sujets...»
Points d'accord et de désaccord |
Pour que l'Europe parle d'une voix unie à Washington, Nicolas Sarkozy pourrait renoncer à certaines propositions françaises pour réfomer le système financier international. Le chef de l'Etat devrait ainsi renoncer à exiger que, dans le document final qui doit être adopté aujourd'hui, il soit fait mention à la nécessité d'une « réponse coordonnée internationale aux défis macroéconomiques ». La formulation heurte plusieurs pays, dont l'Allemagne, qui y voit la référence à un éventuel gouvernement économique européen. Pour le reste, les 27devraient entériner les propositions de la présidence française remises en début de semaine à leurs ministres des Finances. Ils devraient par exemple appeler à la transparence et à une plus grande responsabilités des acteurs financiers. Ils devraient également demander que la régulation des marchés soit renforcée, les pratiques à risque réduites, et surtout que le rôle du FMI, le Fonds monétaire international, augmente dans la surveillance de ces marchés. |