Russie / OTAN
L'OTAN et l'UE renouent avec la Russie
par RFI
Article publié le 03/12/2008 Dernière mise à jour le 03/12/2008 à 05:20 TU
La secrétaire d'État américaine, Condoleezza Rice, entourée du ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband (d) et du secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, à Bruxelles, mardi 2 décembre.
(Photo : Reuters)
Malgré la crise géorgienne toujours en suspens, les pays de l'Alliance atlantique ont décidé mardi à Bruxelles de reprendre avec Moscou un dialogue « conditionnel » et « progressif », en parallèle avec un rapprochement avec la Géorgie et l'Ukraine. De son côté, l'Union européenne a relancé officiellement les négociations sur un partenariat renforcé.
L'OTAN
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE et de l'Otan réunis mardi soir se sont mis d'accord pour discuter de la « nouvelle architecture de la sécurité » en Europe proposée par Moscou dans le cadre de l'OSCE, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
« Les alliés ont décidé ce que j'appellerais une reprise conditionnelle et progressive de leurs contacts avec la Russie », a déclaré Jaap de Hoop Scheffer, le secrétaire général de l'Otan. L'Alliance souhaite la tenue prochaine d'« une réunion informelle du Conseil OTAN-Russie au niveau des ambassadeurs afin de reprendre contact et de discuter des questions sur lesquelles nous sommes d'accord et de celles sur lesquelles nous ne le sommes pas. » L'Américaine Condoleezza Rice a estimé qu'il n'y avait pas de retour à la normale dans les relations OTAN / Russie.
Bernard Kouchner
Ministre français des Affaires étrangères
« La relation de la Géorgie et de l'Ukraine avec l'OTAN ne se précise pas car la situation dans ces deux pays ne le permet pas... Si on nous attendait sur le document qui prévoit à terme l'adhésion - on a juste dit qu'on savait qu'un jour, il faudrait décider... »
Les contacts avaient été gelés le 19 août après le bref conflit entre la Russie et la Géorgie.
La rencontre de Bruxelles a aussi été l'occasion pour la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice de faire ses adieux ; c'est Hillary Clinton qui suivra désormais le dossier pour l'administration Obama.
Bernard Kouchner
Ministre français des Affaires étrangères
«Madame Rice était une formidable figure de la tenacité [...] Je salue son talent, son intelligence, tout ce qu'elle nous a apporté.»
L'UE
Les pourparlers entre Russie et Union européenne avaient aussi été ajournés en raison de la crise géorgienne cet été, et ce n'est que le 10 novembre que les 25, à l'exception notable de la Lituanie, se sont prononcés pour une reprise des discussions avec Moscou.
L’Union européenne et la Russie ne s’en cachent pas, les deux partenaires retournent à la table des négociations parce que tout simplement c’est dans leur intérêt, surtout en période de crise financière. C'est ce qu'a confirmé Dimitri Robozine, l’ambassadeur de la Russie à l’Otan : « Je pense que la crise financière est une difficulté pour nous tous, parce que c’est absolument sûr que nous ne pouvons surmonter cette crise que sur une base commune. Si quelqu’un pense qu’on peut résoudre cette crise de manière séparée, c’est une faute et un mensonge, je pense. Cette crise qui a été organisée malheureusement par les Etats-Unis doit être résolue ensemble, seulement ensemble ».
Les négociations vont aussi porter sur des questions de coopération en matière de justice et d’immigration, mais le volet le plus important sera sans doute celui de l’énergie, puisque l’Union européenne dépend de Moscou pour 40% de ses importations d’hydrocarbures.
Bernard Kouchner
Ministre français des Affaires étrangères
« Nous pensons que la Russie est notre voisin, et qu'en dépit de certaines positions très discutables, la géographie ne change pas, et que nous devons parler avec la Russie... »
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