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Inde

Rice à New Delhi pour apaiser les tensions entre l'Inde et le Pakistan

Article publié le 03/12/2008 Dernière mise à jour le 03/12/2008 à 23:24 TU

L’émotion n’est pas encore totalement retombée à Bombay. Une manifestation a réuni mercredi une dizaine de milliers de manifestants devant l’hôtel Taj, l’un des symboles de la ville, ciblé par les attentats de la semaine dernière qui ont fait 188 morts. Les slogans des manifestants mettaient en cause l'implication du Pakistan dans les attaques et les carences indiennes en matière de sécurité. La police indienne a par ailleurs découvert mercredi huit kilos d'explosifs dans un sac découvert à la gare centrale de Bombay. Pour tenter d'éviter un regain de tension entre l'Inde et son voisin Pakistanais, les Etats-Unis ont envoyé ce mercredi à New Delhi leur diplomate en chef, Condoleezza Rice.

La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice (g) et le Premier ministre indien, Manmohan Singh (d), à New Delhi, le 3 décembre 2008.(Photo : Reuters)

La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice (g) et le Premier ministre indien, Manmohan Singh (d), à New Delhi, le 3 décembre 2008.
(Photo : Reuters)


Avec notre correspondant New Delhi
, Pierre Prakash

Condoleezza Rice marchait sur des oeufs, lors de son passage à New Delhi, ce mercredi. Soucieuse d'afficher la solidarité des Etats-Unis envers l'Inde face à la menace terroriste sans pour autant l'encourager à entreprendre des actions trop radicales contre le Pakistan.

Dépêchée d'urgence pour tenter de faire retomber la tension entre New Delhi et Islamabad après les attentats de Bombay, la secrétaire d'Etat américaine a ainsi appelé le Pakistan à faire preuve de transparence et à coopérer dans l'enquête, laissant ainsi entendre que les Etats-Unis partagent la thèse indienne d'une attaque perpétrée par un groupe islamiste pakistanais, le Lashkar e-Taïba. Dans le même temps, elle a cependant mis New Delhi en garde contre des initiatives qui pourraient avoir des conséquences imprévues.

Pour Washington, une éventuelle escalade militaire sur la frontière indo-pakistanaise serait catastrophique, Islamabad étant susceptible d'y transférer les troupes qui sont actuellement déployées sur la frontière afghane dans le cadre de la lutte contre les talibans et al-Qaïda.

La rue de Bombay condamne le gouvernement jugé inefficace

Manifestation contre les attaques terroristes devant l'hôtel Taj Mahal, à Bombay, le 3 décembre 2008.(Photo : Reuters)

Manifestation contre les attaques terroristes devant l'hôtel Taj Mahal, à Bombay, le 3 décembre 2008.
(Photo : Reuters)


 

Manifestation à Bombay - Reportage de notre envoyé spécial

« Cette fois, c'est sûr, quelque chose a changé à Bombay, explique un groupe d'étudiants : la société a repris la parole face aux politiques. »

03/12/2008 par Stéphane Lagarde

Manifestation à Bombay devant l'hôtel Taj Mahal

Avec notre envoyé spécial à Bombay, Stéphane Lagarde


« Enough, enough ! », a
ssez de la terreur, assez des politiques !

Depuis trois jours, l’heure et le lieu du rendez-vous circulaient sur les téléphones portables, entraînant un véritable raz-de-marée de manifestants autour de l’hôtel Taj. Dans les rues avoisinantes du palace encore meurtri par les affrontements de ces derniers jours, une foule compacte crie sa colère.

T-shirts blancs… points rouges, comme une tache de sang sur la poitrine et ces quelques mots : « Pas de sécurité, aucune protection. » En rendant hommage aux victimes des terroristes, la rue de Bombay condamne aussi le gouvernement jugé inefficace dans sa gestion de la crise.


Tous les partis en prennent pour leur grade, et les commandos d’élites qui ont donnés l’assaut ici même sont considérés comme des héros. Des petits groupes envahissent un instant la pelouse de l’hôtel pour leur serrer la main, les prendre en photos, puis réintègre immédiatement le cortège. Les visages ruissellent, la rue est un four… De l’eau, du thé circulent alors dans les rangées.


Certains lancent des slogans hostiles au Pakistan, mais la majorité et notamment les jeunes venus très nombreux réprouvent. « Bombay est une seule famille, Bombay est debout, Bombay est en colère », dit encore un panneau. Juste avant cette injonction : « Messieurs les politiques, faites quelque chose pour notre sécurité ou partez ! »