Chronique Médias
Farouchement opposé à cette réforme, le Parti socialiste a mené une bataille de plus de trois semaines, une longue offensive menée à coups de procédures et d’amendements pendant les quelques 80 heures de débats. La position de la gauche est sans équivoque, comme l’a déclaré Didier Mathus, le porte-parole du PS dans ce débat : « Cette réforme nous apparaît comme néfaste et dangereuse pour le pays ». Les députés socialiste vont jusqu’à parler de la création d’un nouveau type d’ORTF : l’ORTS, « Office de radio-télévision sarkozienne ». A gauche, on estime que le projet gouvernemental vise en réalité à « substituer à la télévision publique une télévision d’Etat strictement soumise au pouvoir sur le plan politique et financier ». Ils suspectent également que le but de la manœuvre soit de permettre à des proches de Sarkozy, comme Martin Bouygues, patron du groupe du même nom qui possède TF1, de capter l’intégralité du marché publicitaire.
Plus étonnant, pour la première fois depuis 2007, une majorité de députés du Nouveau centre a voté contre la réforme. « Le gouvernement s’imaginait que les centristes seraient au garde-à-vous, eh bien ce n’est pas le cas », a confié au Monde le sénateur centriste Hervé Mauray. Les centristes contestent le financement de l’audiovisuel public, tandis qu’au centre, on conteste la création de deux taxes, et on prône plutôt une augmentation de la redevance, jugée « socialement plus équitable ».Cette chronique a été réalisée en partenariat avec Stratégies.
par Delphine Le Goff
[20/12/2008]
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