Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Chronique Médias

Les états généraux de la presse : vers une réforme du secteur

Trois mois de débats, quatre groupes de travail, 150 intervenants auditionnés et, au final, une liste de quelque 90 recommandations : les protagonistes des états généraux de la presse, initiés par le gouvernement avant l’été dernier, viennent de rendre leur copie. Un Livre Vert a été remis au ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, jeudi dernier. Il y a urgence car 2009 promet d’être une « Annus Horribilis » pour la presse, selon des éditeurs comme Ernesto Mauri, patron de Mondadori France. Arnaud de Puyfontaine, président de l’un des pôles consacré au processus industriel ne se montre pas plus optimiste. Selon lui, « en 2009, soit ça passe, soit ça casse ».

On l’aura compris : l’heure est aux mesures d’urgence. Parmi les solutions proposées au terme des états généraux : tout d’abord un moratoire d’un an sur les accords conclus cet été avec le presse et la Poste, qui prévoit une forte hausse des tarifs postaux dans les années à venir. Une autre proposition demande à l’Etat de réorienter vers la presse écrite une partie de ses investissements publicitaires, qui étaient jusqu’alors plutôt dévolus à la télévision et à la radio, un réarbitrage qui devrait renflouer la presse d’une quarantaine de millions d’euros. Il s’agit également de développer la distribution des journaux, en vendant par exemple plus de journaux dans les grandes surfaces. Pour l’heure, en France, seuls 23 % des magazines passent par ce canal, contre 49 % en Grande-Bretagne.

Si les états généraux ont exploré les questions liées à l’économie de la presse, ils ont aussi étudié le sort de ceux qui la font : les journalistes. Le volet le plus débattu portait sans doute sur la question de la déontologie. L’idée d’un « Conseil de la presse », un temps évoqué, a été rapidement écartée par refus d’une « police déontologique ». Le pôle « presse et société » des états généraux a pour sa part préconisé la création d’un « Observatoire des pratiques de la presse », constitué à 50 % de journalistes.

Les arbitrages du gouvernement seront rendus à la fin janvier. L’une des mesures proposées fait en tout cas, pour l’heure, l’unanimité : il s’agit de créer une charte déontologique qui devrait être signée par chaque journaliste pour obtenir sa carte de presse et s’accompagnerait d’une formation spécifique de cinq jours au droit et à la déontologie. Une mesure qui pourrait s’avérer populaire au moment où un sondage TNS Sofres paru dans La Croix cette semaine montre que la cote des journalistes est au plus bas : 61 % personnes interrogées estiment que les journalistes ne sont pas indépendants face aux « pressions des partis politiques et du pouvoir ».


par Delphine   Le Goff

[10/01/2009]

Cette chronique a été réalisée en partenariat avec Stratégies.

Chronique Médias : les précédent(e)s







Les derniers éditos et chroniques (texte)

Chronique des matières premières


Chronique des médias


Chronique ACP


Chronique armée-défense