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France

Des milliards de l’Etat pour sauver l’automobile

par Myriam Berber

Article publié le 20/01/2009 Dernière mise à jour le 21/01/2009 à 12:53 TU

Le secteur automobile représente 10% des emplois en France.( Photo : AFP )

Le secteur automobile représente 10% des emplois en France.
( Photo : AFP )

Tous les acteurs français de la filière automobile se sont retrouvés, mardi 20 janvier 2009, pour participer aux états Ggnéraux de l’automobile. Objectif : trouver des solutions à la grave crise que traverse un secteur crucial pour l’économie.

Entre 5 et 6 milliards d’euros. C’est le montant de l’aide que le gouvernement français va accorder au secteur automobile. Conscient du désastre, le Premier ministre a annoncé ce soutien en ouverture des états généraux de l’automobile au ministère de l’Economie. Mais pas d’effort de l’Etat sans engagement de la part des constructeurs. François Fillon a appelé les industriels à faire preuve d’une grande responsabilité : « Il n’est pas question que l’Etat vienne en aide à un constructeur qui fermerait ses sites de production en France », a-t-il déclaré.

Aucune mesure n’a toutefois été annoncée. Le plan de soutien au secteur devrait être dévoilé en détail par le président Nicolas Sarkozy début février. Parmi les mesures qui pourraient être prises par l’Etat pour aider le secteur, citées par Luc Chatel, le secrétaire d’Etat à l’Industrie, dans une interview au quotidien Le Figaro figurent « des crédits bonifiés, une garantie d’emprunt et un apport en fonds propres ».

Soutenir les sous-traitants de l’automobile

La crise financière et le resserrement du crédit a entraîné une chute sans précédent des ventes. En tête des priorités : l’accès aux liquidités. Le patron de PSA Peugeot Citroën, Christian Streiff, a souligné l’urgence de la situation. Il a demandé à l’Etat d’intervenir pour que les banques se mettent à prêter normalement. Selon les constructeurs, les banquiers imposent des taux « sans rapport avec les risques ».

Autre priorité : le rétablissement de la compétitivité. Le président de Renault, Carlos Ghosn, a appelé, mardi, l'Etat à prendre rapidement des mesures fortes comme « la suspension de la taxe professionnelle qui lamine les gains de productivité ». Carlos Ghosn a chiffré à 1 400 euros la différence de coût entre une Renault fabriquée en France à Flins et une voiture fabriquée en Europe de l'Est, soit 10 à 12% du prix du véhicule. Sur ce montant, 1 000 euros sont liés à la taxe professionnelle et aux charges sociales, selon lui.

Un ticket d’entrée dans Chrysler

Pour aider les entreprises, le fonds sectoriel automobile a été lancé officiellement ce mardi. Doté de 300 millions d’euros –dont 100 millions viennent du Fonds stratégique d’investissement et 200 millions de Renault et PSA- ce fonds devrait aider les entreprises de sous-traitance à survivre face à la crise. En France, la production a baissé de 10% sur les huit premiers mois de l’année 2008 et les ventes ont chuté de 16% rien qu’au mois de décembre. Pour faire face à la baisse du marché, PSA Peugeot Citroën continue d’ajuster ses capacités de production avec notamment des fermetures temporaires d’usines. Les deux groupes ont également annoncé la suppression de 8 000 postes dans l’Hexagone. Une filière qui emploie actuellement 2,5 millions de personnes.

Conséquence inévitable du ralentissement économique, des regroupements entre constructeurs et des alliances devraient intervenir dans le secteur. Le groupe automobile italien Fiat et l'américain Chrysler ont ainsi signé, mardi 20 janvier 2009, un accord préliminaire pour un partenariat stratégique. Fiat va prendre une participation de 35% au capital de Chrysler, en échange d’un accès à ses usines américaine et son réseau outre-Atlantique. Début décembre, le patron de Fiat, Sergio Marchionne, avait déjà indiqué que pour faire face à la crise les constructeurs devaient nouer des alliances.

Pour survivre, certains constructeurs préfèrent la vente à la découpe. Le constructeur automobile indien Tata Motors a ainsi racheté, en mars dernier, à l’américain Ford, deux marques prestigieuses Jaguar et Land Rover. L’américain General Motors a mis en vente ses marques Hummer et Saab.  En France, le patron de PSA Peugeot Citroën Christian Streiff se dit ouvert à « toutes sortes d’alliances ».