Football – CAN -20 ans

Gohi Bi Cyriac, un buteur au sang-froid

par  RFI

Article publié le 28/01/2009 Dernière mise à jour le 27/01/2009 à 22:34 TU

Le jeune buteur ivoirien Gohi Bi Cyriac.
(Photo : RFI/Christophe Jousset)

A 18 ans, Gohi Bi Cyriac vient de jouer sa première CAN Juniors avec les Eléphanteaux. Sur la ligne d'attaque, il n'a pas manqué une minute des trois matches disputés (et perdus) par les Ivoiriens. Sans réussite. Pourtant ce produit de l'Académie Mimos Sifcom a crevé l'écran en 2008. Première saison en équipe première de l'ASEC d'Abidjan : 21 buts en 23 matches, meilleur buteur et meilleur joueur du championnat de Côte d'Ivoire. Un talent qui devrait l'amener à signer dans les jours à venir dans un club européen. Il s’exprime au micro de Christophe Jousset à Kigali.

L’année 2008 a été faste pour vous.
Effectivement, la saison 2008 a vraiment été une belle saison, parce que j’ai fini meilleur buteur du championnat ivoirien et j’ai été élu meilleur joueur. La première partie de saison n’a pourtant pas été très brillante, parce que je venais tout juste de rentrer en équipe professionnelle. Il a fallu un temps d’adaptation parce qu’il y avait des titulaires en place. Il a fallu m’améliorer, progresser. J’ai pris cette situation du bon côté et ça a marché : la suite du championnat a été favorable. J’ai inscrit six buts durant la première partie du championnat, mais j’ai continué à travailler devant le but. Et c’est ce qui a fait de moi le meilleur buteur du championnat.

21 buts en 23 matches, c’est un total exceptionnel. Surtout pour une première saison.
Je mets tout ça sur le compte du courage et du travail effectué. Tout d’abord à l'Académie Mimos Sifcom de l’ASEC Mimosas. C’est ce qui m’a bonifié, m’a fait progresser. J’ai appris auprès de mes formateurs qu’il faut toujours travailler. Tu marques un but, il faut aller chercher le deuxième. Il faut en vouloir toujours plus.

Quelles sont vos qualités ?
Les gens disent, et je pense pouvoir l’affirmer aussi, que je fais preuve de sang-froid devant le but. Je dispose aussi d’une bonne technique et de vitesse.

Une telle saison 2008 doit attirer les regards. Avez-vous quelques pistes pour un éventuel transfert ?
Je dois normalement entamer ma carrière professionnelle durant le Mercato, après cette CAN juniors. Je suis censé rejoindre un club, mais je ne peux pas encore dire son nom car ça n’est pas officiel.

Est-ce en Europe, dans un pays comme la France ?
En France ou en Belgique, je ne sais pas… C’est en discussion pour le moment. Et c’est en bonne voie.

Vous êtes donc connu des recruteurs. Cette CAN juniors reste-t-elle, malgré tout, importante pour vous ?
Oui, c’est très important. Parce qu’il faut toujours rechercher le meilleur. Dans un club en France ou en Belgique, je ne serai peut-être pas au top niveau. Cette CAN me permet justement de montrer d’autres qualités à d’autres personnes, à d’autres grands clubs en Europe.

Les agents qui sont à Kigali vous ont-ils approché ?
Non, parce que j’ai déjà un agent.

Ce grand saut vers l’Europe est-il un plaisir ou une appréhension ?
Non, ça n’est pas une appréhension. C’est un plaisir pour moi de commencer aussi jeune ma carrière professionnelle en Europe, de me frotter à un tel niveau. Je vais vite progresser là-bas avec toutes les installations existantes.

L’ASEC essaie-t-elle de vous retenir ?
L’ASEC est un club qui me tient à cœur. Ils aimeraient bien que je reste. Mais pour mon bien, ils me laissent partir en me souhaitant « bonne chance ».

Suivez-vous d’autres conseils que ceux de votre agent ? Ceux des anciens, notamment ?
Oui. Notre sélectionneur, M. Alain Gouaméné, ancien gardien de but professionnel me conseille. Il y aussi M. Abdoulaye Traoré, ancien international lui aussi et meilleur joueur du championnat ivoirien dans les années 1980. Ils ont toujours quelque chose à me dire, et moi quelque chose à leur demander.

Discutez-vous aussi avec des Eléphants comme Didier Drogba ou Romaric ou sont-ils encore un peu inaccessibles pour vous ?
Oui, ils sont encore un peu inaccessibles. Pourtant, j’aimerais bien les rencontrer pour discuter avec eux et qu’ils me mettent sur la voie du professionnalisme.

Tous propos recueillis par Christophe Jousset à Kigali