par RFI
Article publié le 07/09/2009 Dernière mise à jour le 07/09/2009 à 13:58 TU
La capitale économique du pays semble renouer avec le calme. Fief de la contestation, Port-Gentil a connu trois nuits d'émeutes et de pillages après l'annonce de la victoire d'Ali Bongo à l'élection présidentielle du 30 août. Ces violences ont fait trois morts, selon les autorités.
Le ministre de l'Intérieur gabonais Jean-François Ndongou à Port-Gentil, le 6 septembre.
(Photo : Patrick Fort / AFP)
La nuit a été calme, au moins pour le centre-ville et on ne signale pas d’incident, ni de coup de feu. Cela pourrait d’ailleurs confirmer la baisse de la tension, que tout le monde a constatée sur place depuis ce week-end. Une accalmie confirmée par le ministre de l’Intérieur, Jean-François Ndongou, qui a passé la journée du 6 septembre à Port-Gentil.
« L’état de siège ne sera pas décrété », a-t-il précisé. Bien au contraire même, puisque si le retour au calme se confirme ces prochains jours, le couvre-feu en vigueur entre vingt heures et six heures du matin pourrait être allégé, avant d’être totalement levé. Mais là, il faut encore attendre un peu.
« Il n’y aura pas d’état de siège. […] La ville de Port-Gentil est sous le contrôle des autorités. »
Calme relatif donc et pas d’exode de la population cherchant à fuir Port-Gentil. Ce serait même plutôt le contraire. Les habitants qui n’étaient pas dans la ville tentent maintenant d’y revenir. Et dans le premier bateau, qui a effectué dimanche 6 septembre la liaison Libreville - Port-Gentil, il y avait beaucoup de familles avec des enfants rentrant à la maison.
Les affrontements de ces derniers jours auraient, selon les autorités, coûté la vie à trois personnes et le ministre de l’Intérieur a tenu à préciser que les forces de sécurité n’étaient pas responsables de ces décès. Selon lui, le Gabon accepterait même l’ouverture d’une enquête internationale permettant d’établir les responsabilités.
Sur le plan politique, les membres de l'opposition candidats à la présidentielle continuent à dénoncer les fraudes massives qui ont, selon eux, entâché le scrutin. Réunis au sein d'une plateforme commune depuis ce week-end, ils ont promis de dévoiler, ce lundi, la stratégie qu'ils comptent mettre en oeuvre pour obtenir l'invalidation des résultats. Dans ce contexte, le vice-président de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP), qui représente l'opposition au sein de cette organisme, justifie les motifs qui l'ont conduit à refuser de valider le résultats de cette élection.
Vice président de la commission électorale
« Quatre ou cinq département, avec un nombre d'électeurs de 3000, ont voté à 100 %. Personne n'était absent [...] et tous ont voté la même personne : Ali Bongo. »
Pour sa part, l'ancien Premier ministre Casimir Oyé Mba et candidat malheureux à la présidentielle a appelé, ce dimanche, à la fin des violences et à la négociation.
L'ancien Premier ministre gabonais
« Depuis la proclamation des résultats des élections présidentielles un cycle de violence s'est malheureusement enclenché. »
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