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Revue de la presse française

Revue de presse française du 31 octobre 2009

Jacques Chirac renvoyé en correctionelle

Tous les quotidiens sont d'accord : c'est une première ! L'ancien président de la République renvoyé devant la justice, rattrapé par les affaires... Cela ne s'est jamais vu.

France Soir a choisi de donner en manchette la réaction de l'intéressé : « je suis serein ». Actuellement en vacances au Maroc, avec sa famille : un communiqué de l'ancien chef d'Etat indique qu'il a « pris acte » et qu'il est « décidé à se défendre » ; « établir devant le tribunal qu'aucun des 21 emplois en question n'étaient fictifs ».

Les faits ne paraissent pas catastrophiques à la plupart des commentateurs mais l'enjeu lui est de taille : Libération le rappelle en quelques mots « après douze ans d'immunité parce qu'il était président, Jacques Chirac doit être jugé pour des faits qui remontent à plus de 20 ans, lorsqu'il était maire de Paris. » « C'est la prescription qui fait pschitt », explique Libé, en reprenant une expression habituelle de Jacques Chirac. Et la une du journal donne le ton : « Quand la justice est libre », titre-t-il.

Un point pour la justice

Ce sont donc les juges qui viennnent de marquer un point. Une juge en particulier. Xavière, c'est sont prénom, Siméoni, c'est son nom, âgée de 56 ans, « discrète et bûcheuse » selon le portrait qu'en trace Le Parisien Aujourd'hui en France. « Cette magistrate aux racines corses avait débuté comme greffière en chef, avant de remporter le concours de la magistrature ». Son nom restera dans les annales politico-judiciaires.

Dans Le Midi Libre on peut lire que la juge Siméoni montre « le visage de l'indépendance de la justice et qu'on doit s'en féliciter ». François Martin, l'éditorialiste, ajoute que cette affaire donne tout de même « un sentiment de profond gâchis. »

Les réactions de la classe politique

La plupart des journaux font état des différentes réactions de la classe politique. La tonalité générale est plutôt l'embarras. A droite comme à gauche. Libération cite François Hollande parlant sur France Inter : il refuse de se laisser aller à des sentiments de joie ou au contraire d'affliction. Ce serait « indécent », a-t-il déclaré.

En une du Figaro est écrit que le renvoi en justice de l'ancien président a été accueilli avec « retenue » par l'ensemble de la classe politique. Idem de la part des éditorialistes. Pour Laurent Joffrin de Libération « il faut solder autant que possible les comptes obscurs de la Chiraquie »... mais, ajoute-t-il, personne n'exprime le moindre enthousiasme à l'idée de voir l'ancien président traduit devant un tribunal. » Pour évoquer Chirac, Laurent Joffrin parle de « figure patriarcale désormais consensuelle ».

Amateur de Sumo

Même chose dans France Soir, où Gérard Carreyrou écrit que c'est « triste et juste à la fois ». Le journal fait un portrait attachant de Jacques Chirac qui le montre comme une personnalité plus complexe qu'il y paraît. « Un animal politique qui a payé de sa personne pour suivre un destin hors norme ». « Les Français aiment en lui le bon vivant au parler cru, amateur de bière et de tête de veau, carressant volontiers le cul des vaches dans les salons agricoles ». Ils ont découvert, sur le tard, un amoureux de l'Asie passionné de sumos - c'est d'ailleurs le nom qu'il a donné à son chien - et aussi un artisan du dialogue des cultures, un défenseur des peuples oubliés.

Des paradoxes

« En politique il avait la réputation d'être un carnassier, éliminant tout concurrent potentiel, sauf Nicolas Sarkozy, dont il n'a pas pu empêcher la marche forcée vers l'Elysée ». Et dans ce papier de France Soir, intitulé « un animal politique aux multiples visages » le journaliste continue, insistant sur les fractures intimes qui expliquent peut-être certains paradoxes et sa faculté d'adaptation. Car « l'homme à la mâchoire carrée, le fana-mili, s'est opposé à la guerre en Irak. Le partisan des essais nucléaires s'est transformé aujourd'hui en défenseur de la planète en danger. »

Ce n'est pas de chance ajoute le Midi Libre. Ce Jacques Chirac « au sommet de sa popularité qui est rattrapé par la justice, alors qu'il coule une paisible retraite »... et alors que vont sortir ses mémoires en librairie. Dans quelques jours, le 5 novembre, avec un titre un peu curieux, selon Le Parisien : « Chaque pas doit être un but ». Selon ce que le journal a pu apprendre, il n'y a pas de révélation, il n'y est pas question des affaires. Dommage.


par Brice   Barillon

[31/10/2009]


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