Revue de la presse française
Un grand sourire à la Une de la presse. Celui de Marie NDiaye. Elle est resplendissante à la Une du Figaro : « une surdouée décroche le Goncourt », titre le journal. « Goncourt : Marie à tout prix », ironise Libération. « La discrète Marie NDiaye remporte le Goncourt », remarque Le Parisien. Ou encore, « Les premiers prix littéraires vont aux favoris », observe Ouest France. Il est vrai que Marie NDiaye était donnée archi favorite pour le plus prestigieux des prix littéraires français. Archi favorite et archi douée donc. « Elle n’avait que 17 ans, rappelle Le Parisien, lorsqu’elle a fait parvenir à Jérôme Lindon, des Editions de Minuit, son premier manuscrit. L’éditeur était allé l’attendre jusqu’aux portes de son lycée pour lui faire signer son contrat ! » Suivront 24 ouvrages… « Elle n’a que 42 ans, s’exclame Le Figaro, mais elle écrit depuis 25 ans. Elle avait fait une entrée fracassante en littérature. Le reste de son parcours ressemble à celui d’une surdouée : Prix Femina en 2001 avec «Rosie Carpe», elle a été le premier écrivain à entrer de son vivant au répertoire de la Comédie Française. » Car elle est aussi dramaturge ! Elle a également écrit des livres pour enfants.
« Marie NDiaye un exemple d’intégration réussie ? »
Alors, Marie NDiaye a été récompensée pour son dernier roman, «Trois femmes puissantes», publié chez Gallimard. « Il ne s’agit pas d’un roman stricto sensu, observe Libération, mais de trois histoires reliées par leur thème : la dignité est un combat. Le livre fait des allers et retours entre l’Afrique et la France, c’est la première fois, remarque le journal, que Marie NDiaye, née d’un couple franco-sénégalais, met en scène sa propre géographie familiale. »
Et Libération de s’interroger : « Marie NDiaye un exemple d’intégration réussie ? Une nouvelle image pieuse à glisser dans le missel républicain entre Rama Yade et Rachida Dati ? Certes, observe le journal, l’apparition radieuse dans tous les JT de cette fille de Sénégalais et de Beauceronne fera son travail symbolique et, espérons-le, positif, dans la psyché du +tous ensemble+. Mais on sait Marie NDiaye suffisamment rétive à certaines prises d’otages pour ne pas l’imaginer résistant à celle qui en ferait une égérie de la diversité. »
D’autant que le sacre de l’écrivaine intervient au moment même où Eric Besson, le ministre de l’Immigration, lance son débat sur l’identité nationale. Contrairement à Libération, La Voix du Nord, aimerait bien entendre Marie NDiaye sur le sujet : « il y a une contribution que l’on aimerait sur le site internet d’Eric Besson, c’est celle du nouveau Prix Goncourt. (…) Le déracinement et le sentiment d’être étranger ne sont-ils pas au cœur de son œuvre romanesque ? Elle qui regrette de ne pas avoir eu d’enfance africaine, poursuit le quotidien nordiste, et de ne pas avoir eu cette double culture aurait sans doute beaucoup à apporter au « grand débat » d’Eric Besson, mais, remarque La Voix du Nord, il se trouve que Marie NDiaye s’est exilée à Berlin en 2007 après l’élection de Nicolas Sarkozy. » En tout cas, relève Le Dauphiné Libéré, « grâce soit rendue au jury du Goncourt d’attirer l’attention d’un large public sur un livre qui en dit plus long sur le thème de l’identité nationale que les vains discours du moment. »
Les Mémoires de Chirac : les bonnes feuilles
On reste dans le domaine de la librairie, avec les Mémoires de Jacques Chirac. Le premier tome sort jeudi. C’est le livre politique le plus attendu de la rentrée. En principe, les libraires ne doivent pas le sortir du carton. Mais apparemment, la tentation a été trop forte. Des exemplaires circulent déjà dans différentes rédactions, dont celle du Parisien.
Du coup, « Chirac règle ses comptes », c’est la Une du journal qui publie des extraits de l’ouvrage. Ce premier tome des Mémoires de Jacques Chirac balaie la période allant de son enfance à la présidentielle de 1995 : « en 500 pages, écrites dans un style alerte, l’ancien président revient sur ses premiers pas en politique, explique Le Parisien, brossant un portrait élogieux de son mentor, Georges Pompidou. En revanche, Chirac se montre très sévère vis-à-vis de Valéry Giscard d’Estaing. »
Exemple, Chirac revient sur 1981 en affirmant : « En démocratie, la défaite d’un homme est rarement une perte irréparable. » Très sévère également, l’ancien président sur Edouard Balladur qualifié de « calculateur froid ». Autre ton pour François Mitterrand : « l’homme que je découvre au fil de nos entretiens m’apparait d’une finesse de jugement, écrit Jacques Chirac, et d’une intelligence tactique que j’ai rarement rencontrées dans le monde politique. »
Enfin, concernant Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac ne s’étend guère. Il décrit tout de même un homme animé d’une « volonté de se rendre indispensable, d’être toujours là, nerveux, empressé, avide d’agir et se distinguant par un sens indéniable de la communication. » Commentaire du Parisien : « pour en savoir peut-être plus sur ce que Chirac pense de son successeur, il faudra attendre le second tome. »
par Frédéric Couteau
[03/11/2009]
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