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Biodiversité

Le requin, une espèce menacée par l'homme

par Dominique Raizon

Article publié le 03/10/2007 Dernière mise à jour le 03/10/2007 à 17:35 TU

Un Grand requin blanc© Terry Goss, GNU Free Documentation License

Un Grand requin blanc
© Terry Goss, GNU Free Documentation License

Certaines espèces de requin, le plus grand prédateur de la mer, sont en voie d’extinction. Leur sort était en débat ce 3 octobre 2007 à la Maison de la Chimie à Paris (France), à l’occasion d’un colloque parrainé par l’ancien ministre de l’environnement Yves Cochet et l’association Shark Alliance. Son intitulé : Vulnérables requins. Quel rôle pour la France dans la politique européenne de protection des requins ? Car, selon une étude publiée en mars 2007 dans la revue Science, les populations de requins de l'Atlantique-Nord ont chuté de plus de moitié au cours des 15 dernières années et certaines espèces approchent du point de non-retour.

A l’étude ce 3 octobre 2007, la nécessité d’élaborer un plan pour la conservation et la gestion des populations de requin qui fait partie des 641 espèces figurant sur la liste rouge des espèces menacées. Dans les eaux françaises en général, il s'agit du grand requin blanc et de tous ses frères, les requins marteau, taureau, baleine, pèlerin et océanique. La raison en est essentiellement la pratique d’une pêche intensive en vue de la commercialisation de la chair de ce poisson. Le requin est particulièrement menacé par la pêche intensive du fait aussi qu'il ne se reproduit pas rapidement.

L’organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, la FAO, avait demandé l’adoption d’un plan de protection pour l’espèce, en 1999. Mais très peu de pays ont adopté ce plan, et l’Europe non moins.

470 espèces de requins répertoriées

Or, la France est le deuxième consommateur de requins en Europe, derrière l’Espagne. La saumonette ou le veau de mer proposés à l’étal du poissonnier ne sont autres que du requin. Pour la saumonette, il s’agit de la petite roussette, l'émissole ou l'aiguillat ; pour le veau de mer, du requin-taupe commercialisé sous forme de tranches. Tandis qu’en Asie, ce sont les ailerons de requins qui sont particulièrement prisés et qui rentre dans la composition de soupes raffinées, au point qu’une pratique, appelée finning, consiste en l’ablation des ailerons du requin, après quoi l’animal est ensuite rejeté ensuite à la mer.

Les requins sont globalement considérés comme l’ennemi-public numéro 1 mangeur d’hommes, -et ce, davantage encore depuis le film de Spielberg, Les dents de la mer-. Pourtant, toutes les espèces ne sont pas dangereuses pour l'homme. D’où la nécessité d’apprendre à identifier les différentes populations de requin parmi les quelque 470 espèces répertoriées dans le monde. Et, en décimant les populations de poissons carnivores, c’est toute la chaîne alimentaire qui se trouve déstabilisée. Bernard Serret pointe de « graves effets collatéraux », prenant pour exemple les Caraïbes où les requins carnivores, en diminution, mangent moins de mérous, ces derniers prolifèrent et mangent plus de poissons herbivores. Moins nombreux, ces derniers laissent les algues proliférer au détriment des coraux. ainsi, en résumé, avec la mort des requins, c’est la mort annoncée des coraux.

Pour en savoir plus :

http://ec.europa.eu/fisheries/publications/information_notes/archives/protection_measures_sharks_2003_fr.htm

* Chute des populations constatées :

 -requin marteau : 89% dans l'Atlantique

- requin-tigre : 65%

- requin bleu : 60%

- renard de mer : 80%

- grand requin blanc : 79% . Aucun grand requin blanc n'a été répertorié depuis les début des années 90.