par Dominique Raizon (avec AFP)
Article publié le 30/04/2008 Dernière mise à jour le 07/05/2008 à 09:16 TU
Les virus sont plus prompts à franchir les barrières d'espèces et à s'adapter à de nouveaux hôtes grâce à la proximité géographique.
(Photo : AFP)
Le plus grand risque de passage d'un hôte à l'autre concernerait les primates proches -chimpanzés, gorilles et humains- qui sont, du fait de la similitude de leur biologie et de leurs réponses immunitaires aux agressions, vulnérables aux mêmes agents infectieux, selon Jonathan Davies (université de Californie, Santa Barbara, Etats-Unis), un des auteurs de l’étude.
Le virus du sida (VIH-1), qui a tué 25 millions de personnes dans le
monde, a vraisemblablement pour origine un virus de chimpanzé. Les humains partagent probablement quatre fois plus d'agents pathogènes avec les chimpanzés qui sont les plus proches d'eux, qu'avec les singes Colobus, beaucoup plus éloignés sur l'arbre de l'évolution, d'après l'étude.
Les virus sont plus prompts à franchir les barrières d'espèces
Les oiseaux sont des réservoirs naturels des virus du Nil occidental et de l'influenza aviaire.
(Photo : AFP)
« Le virus de la grippe aviaire, le virus du Nil occidental, les Hendra virus ont franchi des grandes distances dans l'arbre de l'évolution pour infecter l'homme », selon Jonathan Davies (université de Californie, Santa Barbara, Etats-Unis). Les oiseaux sont des réservoirs naturels des virus du Nil occidental et de l'influenza aviaire, tandis que les chauve-souris abritent des virus Hendra (cause de maladie respiratoire).
Les virus sont plus prompts à franchir les barrières d'espèces et à s'adapter à de nouveaux hôtes grâce à la proximité géographique. « Nous suggérons que des ‘points chauds’ de maladies émergentes futures pourraient être trouvés là où les humains sont en étroite proximité avec des primates sauvages, comme c'est de plus en plus souvent le cas dans les forêts d'Afrique Centrale et de l'Ouest, en raison de l'augmentation rapide des populations humaines et du manque de ressources », commente Amy Pedersen de l'université de Sheffield (Royaume-Uni), co-auteur de l'étude.
Ebola : la proximité avec les primates sauvages favorise la contamination.
(Photo : IRD)
L'homme à la recherche de protéines se contamine ainsi en récupérant des singes infectés par le virus d'Ebola (fièvre hémorragique). Prédire les changements d'hôtes offrirait l'occasion de réduire le risque de mortalité, de maladies et des coûts qu'elles génèrent (prévention, réseau de détection de flambée épidémique...), estiment les auteurs.
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