par Dominique Raizon
Article publié le 31/10/2008 Dernière mise à jour le 19/02/2009 à 14:42 TU
A Coisia (Jura français), traces de pas de sauropodes sur la paroi rocheuse qui borde la départementale.
(Photo : Dominique Raizon/ RFI)
Découvert en 2004 par un enfant du village puis un naturaliste confirmé, le gisement d’empreintes de Coisia est daté du Tithonien, soit - 148 millions d’années. Les scientifiques imaginent au travers de leurs découvertes et de leurs études que le paysage était composé d’une mer chaude et peu profonde, de lagunes, de bancs de sable et de vase et de terres faiblement émergées à la végétation localement luxuriante.
Les sédimentologues ont retrouvé dans les strates rocheuses des fossiles marins :« les secteurs les moins profonds présentent le développement d'environnements récifaux dominé soit par des éponges soit par des coraux », expliquent les chercheurs dans l'ouvrage Jurassique... Jura, métamorphose d'un paysage (*), écrit sous la direction de Pierre Hantzpergue, paléontologue et sédimentologue.
Le site de Loulle quant à lui, présente sur plus de 3 000 m² des empreintes datées de l’oxfordien supérieur, vers – 155 millions d’années. Ce gisement de traces fossilisées témoigne de l’évolution des paléoenvironnements, d’un milieu de barrière de récif à un milieu de lagune de très faible profondeur qui se découvrait au rythme des oscillations du niveau marin.
Les dinosaures herbivores laissaient, dans la boue, leurs traces rapidement séchées au soleil puis recouvertes de sédiments très fins par la mer.
Paléontologie et sédimentologie, deux disciplines complémentaires
« L'empreinte laissée dans un sol dépend à la fois de la taille et du poids de l'individu et de la dureté du sol ».
«Pour que les gigantesques sauropodes osent s’aventurer dans ces parages, souligne Pierre Hantzpergue, il fallait que le sol soit donc déjà bien induré, bien solidifié !».
La mer était probablement chaude et tropicale et, dans ce contexte climatique, poursuit le chercheur « le carbonate de calcium précipite rapidement , durcit, et les boues carbonatées se transforment assez rapidement en roches calcaires ».
« La morphologie de l’empreinte diffère selon qu’elle est recouverte de voile alguaire ou qu’elle est enchâssée dans la masse de sédiments ».
La France et la Suisse se sont réunies autour d’un programme commun de valorisation de ces découvertes scientifiques, Interreg IIIA.
Pour en savoir plus :
Depuis 2000, la Paléontologie A16 a ouvert près de 40 sites le long du futur tracé de la Transjurane. La carte de situation interactive vous permet de choisir un site et d’obtenir la fiche signalétique correspondante.
*** Consulter les sites suivants :
- Le site du CNRS sur Le déroulement de l'évolution, sa chronologie et l'histoire des milieux
- Le site du CNRS images
- Le site des Géosciences Lyon 1 et celui consacré au cours de géologie en ligne
- Un site consacré au Jurassique (cliquez ici)
- Celui mis en place par la République et Canton du Jura suisse (cliquez ici)
- Le Bureau de recherche et géologie minière (BRGM)
- Le site de L'Ifremer consacré aux géosciences marines
*** Lire l'ouvrage Jurassique… Jura, métamorphoses d’un paysage, sous la direction de Pierre Hantzpergue et Vincent Bichet (édité par le Centre jurassien du Patrimoine et la Société jurassienne d'émulation, 2007).
Il est assorti d'un DVD intitulé Sur la piste des dinosaures jurassiens
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