par RFI
Article publié le 27/01/2009 Dernière mise à jour le 28/01/2009 à 10:39 TU
Des arbres morts dans le Nord de Horseshoe Lake, Arkansas, USA.
(Photo : S.R. Brantley/ U.S. Department of the Interior, Menlo Park, California, USA)
Cette plus forte mortalité a été constatée parmi les arbres de toutes les tailles et de différentes variétés à toutes les altitudes. Les conifères comme les pins, les sapins et les pruches sont également fortement affectés. Dans le nord-ouest américain et le sud de la Colombie britannique (Canada), le taux de mortalité dans les vieilles forêts de conifères a doublé en 17 ans, ce qui est une fois et demie plus rapide que dans les futaies en Californie (ouest), où ce taux a été multiplié par deux en 25 ans. L'accélération de la mortalité, bien qu'élevée, a été moindre dans les forêts des Etats de l'ouest ne bordant pas le Pacifique, comme le Colorado et l'Arizona.
Les températures ont augmenté de plus de 0,5 degré Celsius en moyenne depuis 30 ans dans cette région nord-américaine, entraînant l'accumulation de neige, le prolongement des périodes de sécheresse, et permettant aux insectes xylophages de se multiplier davantage, à l'instar du scolyte de l'écorce. Au cours de la dernière décennie, ces insectes ont ainsi détruit environ 1,4 million d'hectares de pins Lodgepole dans le nord-ouest du Colorado (ouest), précisent les chercheurs. « Ce réchauffement régional contribue à des changements hydrologiques étendus comme une réduction des précipitations tombant sous forme de neige, à une diminution de l'eau provenant de la couverture de neige, une fonte des neiges plus tôt au printemps et un allongement des périodes de sécheresse l'été » et à une multiplication des incendies, écrivent les auteurs de ces travaux.
Des maladies et une augmentation des niveaux de CO2
« Le fort accroissement de la mortalité des arbres mesuré dans cette étude constitue une nouvelle preuve irréfutable des réactions de l'écosystème au récent réchauffement climatique », souligne Thomas Veblen. Des températures plus chaudes sont aussi propices au développement des maladies, ajoutent les auteurs de cette étude.
Autre conséquence néfaste, cette disparition accélérée des arbres peut aussi conduire à une augmentation des niveaux de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère, contribuant davantage au réchauffement climatique alors qu'il y a moins d'arbres pour absorber et fixer le CO2. Par ailleurs, une plus grande quantité d'arbres morts pourrissant sur le sol accroît les émissions de CO2.
« De nouvelles politiques pour réduire la vulnérabilité des forêts »
« Le taux de mortalité des arbres d'une forêt peut se comparer à des intérêts sur un compte bancaire », explique Nate Stephenson, de l'USGS, coauteur principal de la recherche. « Ainsi un doublement de ce taux de mortalité finira par réduire de moitié l'âge moyen des arbres des futaies, entraînant une diminution de leur taille moyenne », ajoute-t-il.
Enfin, pour réduire la fréquence des incendies, qui dévorent un grand nombre d'arbres, « nous devons envisager de nouvelles politiques permettant de réduire la vulnérabilité des forêts et des populations », ajouteThomas Veblen, et notamment limiter les constructions résidentielles dans certaines zones.