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Risques sismiques

Bien que plutôt stable, la France bouge

par Dominique Raizon

Article publié le 23/04/2009 Dernière mise à jour le 05/05/2009 à 14:05 TU

(Carte : BRGM /2005)

(Carte : BRGM /2005)

La Terre vit, le monde bouge, la France aussi. Le Sud du pays subit les contrecoups d'une ligne de fracture de la croûte terrestre affectant toute la zone méditerranéenne, depuis les Açores jusqu'à la Turquie, en passant par Gibraltar. Dans le Sud-Est de la France, la zone est affectée par le « travail » du massif alpin. Un exercice simulant un tremblement de terre dans les Hautes-Pyrénées (sud-ouest) organisé le 22 avril 2009 après le séisme qui a frappé l'Italie le 6 avril, rappelle que l’Hexagone n'est pas à l'abri de secousses violentes ...

(Photo : Danielle Birck/ RFI)

(Photo : Danielle Birck/ RFI)


« Des séismes comparables à celui qui a frappé l’Aquila le mois dernier en Italie, il s’en produit environ un voire deux par siècle en France, le dernier s’étant produit il y a exactement 100 ans au nord d’Aix-en Provence, rappelle Pierre-Yves Bard, ingénieur et sismologue au Laboratoire central des Ponts et chaussées et Laboratoire de géophysique interne et tectonophysique de Grenoble. Il s’agit du séisme de Lambesc dont on commémore cette année l’anniversaire ».

Pierre-Yves Bard

Sismologue

« Le séisme le plus destructeur du XXe siècle a eu lieu le 11 juin 1909, dans les Bouches-du-Rhône. »

28/04/2009 par Dominique Raizon

Le risque n'est pas uniformément réparti

Selon le sismologue, on dénombre environ 1 à 2 séismes par siècle de magnitude 6, entre 10 et 20 de magnitude 5; plusieurs dizaines sont ressentis par la population et plusieurs milliers sont localisés par les instruments : «  Certes, c’est bien en-dessous des niveaux observés en Turquie, au Japon, en Californie ou en Chine par exemple, mais il n’en demeure pas moins qu’il y a des risques, qu’il faut s’en préoccuper, surveiller la sismicité et construire correctement », souligne-t-il.

Le risque n'est pas uniformément réparti sur le territoire national (*). Un programme national de prévention du risque sismique est mis en place. Depuis 1991, un décret sur le « zonage sismique » classe les départements dans plusieurs catégories, de zéro (sismicité négligeable) à 3 (forte). Entre les deux, les zones 1a (très faible), 1b (faible) et 2 (moyenne) caractérisent 37 départements, essentiellement dans le Sud et l'Est.

Une carte de France des séismes détermine également les règles parasismiques de la construction. Le zonage devrait être très prochainement modifié (prévu au printemps 2009, en principe), avec une extension des zones concernées par l'application de ces règles de construction.

Carte nationale d'aléa sismique - projet de futur zonage, établi par le Groupe d'Etude et de Proposition pour la Prévention du risque sismique
en France (GEPP) pour le compte du Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire.(Carte : BRGM /2005)

Carte nationale d'aléa sismique - projet de futur zonage, établi par le Groupe d'Etude et de Proposition pour la Prévention du risque sismique en France (GEPP) pour le compte du Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire.
(Carte : BRGM /2005)

Pierre-Yves Bard

« Suivant les types de sol, les mouvements varient, et ce type d'effets locaux est pris en compte dans les normes de construction. »

28/04/2009 par Dominique Raizon


Seuls deux départements d'outre-mer, Guadeloupe et Martinique, à la frontière de plaques tectoniques, sont concernés par la zone 3 : des séismes d’une magnitude voisine de 8 se sont produits au 19e siècle (en mer, à l'Est) et, sous les îles elles-mêmes, peuvent survenir quelquefois des séismes de magnitude 6 -comme ce fut le cas aux Saintes, en 2004. « Les Antilles françaises sont les zones les plus exposées du territoire national, du fait de leur situation géographique au contact des plaques Atlantique / Caraïbes » souligne Pierre-Yves Bard.

On sait depuis plusieurs années que des émissions anormales de gaz radon en provenance de la croûte terrestre peuvent se produire avant une secousse sismique. Non systématique et encore mal compris, le phénomène ne peut pas suffire à une interprétation donnant lieu à l’évacuation de toute une population car on ne sait pas prévoir ni le jour, ni le lieu, ni la taille des événements sismiques.

Les réseaux de surveillance n'ont pas pour but de prédire les séismes, mais d'améliorer nos connaissances sur la localisation, la fréquence, et les caractéristiques des séismes et des mouvements vibratoires qu'ils produisent en surface.

Pierre-Yves Bard

« Une technique nouvelle permet d'établir une cartographie très fine des déformations en comparant des images radars prises avant et après un séisme. »

28/04/2009 par Dominique Raizon

- Classées en zone 2 (la plus forte menace en métropole) : toutes les Alpes du Nord

- Classés en zone 3 : Guadeloupe et Martinique

Trois séismes marquants :

- 1227 : Provence 

- 1887 : Nice et Menton (Sud-Est )

- 11 juin 1909 : séisme de Lambesc, une dizaine de localités détruites.

Pour en savoir plus :

Consulter les sites

- du Bureau de recherche de géologie minière (BRGM) / histoire et caractéristiques des séismes ressentis en France

- de la Maison des géosciences à Grenoble (sud-est)

- de l'Académie de Montpellier (France, sud) des Sciences de la vie et de la Terre

- Logiciels indispensables pour la visualisation et le détourage des zones à risques : Google Earth (gratuit)

- du Ministère français de l'Ecologie sur les risques sismiques dans le pays

- de l'IRMA, Institut sur lsur les risques majeurs en région Rhöne-Alpes 

- de Science.gouv.fr / est-il possible de prévoir un tremblement de terre