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Conférence internationale

Océans, trou noir de la recherche

par Solenn Honorine

Article publié le 12/05/2009 Dernière mise à jour le 12/05/2009 à 15:55 TU

L’Indonésie organise en ce moment une conférence mondiale sur les océans. Le but est de prendre en compte les océans dans la lutte contre le changement climatique et de mieux connaître l’impact du réchauffement sur le fonctionnement des mers. Mais la faiblesse des connaissances que l’on a sur ces écosystèmes empiète sur les travaux.

 

Ce robot sous-marin du Centre australien de recherches océanographiques permet d'analyser les effets du réchauffement climatique sur la barrière de corail.(Photo : AFP)

Ce robot sous-marin du Centre australien de recherches océanographiques permet d'analyser les effets du réchauffement climatique sur la barrière de corail.
(Photo : AFP)

De notre correspondante à Jakarta, Solenn Honorine

C’est la première fois que les océans font l’objet d’une réunion à haut niveau dans le cadre des discussions sur le réchauffement climatique. Et pourtant, ils sont essentiels dans ce domaine. Grâce à leurs courants qui traversent le globe, les océans régulent le climat sur la planète. Mais ils souffrent également du réchauffement climatique ; l’activité humaine a, par exemple, modifié le pH des mers. Aujourd'hui, les océans sont 30% plus acides qu’ils ne l'étaient avant l’industrialisation et ceci, à certains endroits, va jusqu’à rendre la vie impossible aux organismes qui sont à la base de la chaîne alimentaire.

La grande inconnue

Pourtant, malgré leur importance, « les océans sont toujours mal connus puisque les technologies nécessaire à leur études sont très récentes », explique Richard Spinard, scientifique de l’organisme américain de recherche NOAA.

« Cela ne fait que quelques années que nous avons des données crédibles sur des choses aussi simples que la température à la surface des océans, alors que nous suivons cela depuis des décennies sur la terre ferme ! C’est impossible de faire un diagnostic sérieux sur un patient si vous ne connaissez pas ses données vitales, comme le pouls de son cœur »… et c’est exactement la même chose pour les océans.

Garder des océans aussi propres que possible

Les 2/3 de la surface de la planète restent donc comme un trou noir, peu connu et relativement peu exploré. « Principe de précaution : dans le doute, il faut éviter de déranger le fonctionnement de ces énormes masses si critiques pour la bonne marche du monde », estime Jacqueline Adler de l’Organisation des Nations unies pour l’environnement,

Au moins 25 % du gaz carbonique émis par les hommes a été absorbé par les océans. On a donc besoin de garder des océans aussi propres que possible comme cela, les organismes qui absorbent le carbone peuvent continuer à faire leur travail.

« Si lutter contre la pollution est le premier pas à prendre pour permettre aux océans de prospérer, c’est loin d’être le seul », explique Tony Haymet, scientifique de l’université américaine de San Diego.

Prochaine réunion, Copenhague, décembre 2009

« Nous pouvons être certains qu’il faut que l’on arrête de déverser autant de CO2 dans l’atmosphère car ce carbone va finalement se dissoudre dans les océans. Est-ce que nous avons une idée de quand la situation pourrait devenir critique ? Je pense que non. Donc c’est vrai, il y a beaucoup de choses importantes que nous ne comprenons pas dans le fonctionnement des océans. Mais ce n’est pas une raison pour procrastiner, c’est une raison pour agir.», ajoute Tony Haymet

L’action, ce sera à l’horizon de décembre, lorsque les pays se réuniront à Copenhague afin de discuter de l’après-protocole de Kyoto. Le but de la conférence de Manado est d’inscrire à l’agenda la problématique des océans, le trou noir de la recherche en matière de réchauffement climatique qui reste, pourtant, une victime et un facteur essentiel pour atténuer les changements.

Pour en savoir plus :

Consulter le site

- de Greenpeace

- de l'Unesco

- du CNRS/ questions sur les océans et le climat