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Découvertes/ Génétique

Tiny : la première souris née de cellules adultes reprogrammées

par Amélie Rosique

Article publié le 29/07/2009 Dernière mise à jour le 29/07/2009 à 10:35 TU

Selon une étude effectuée par une équipe de chercheurs chinois, publiée jeudi 23 juillet 2009 dans la revue scientifique britannique Nature, des souris issues de cellules adultes reprogrammées sont nées et ont procréé. Les scientifiques considèrent que les cellules adultes reprogrammées sont aussi polyvalentes que les cellules embryonnaires.

Le souriceau Tiny (Xiao Xiao en chinois).(Photo : Dr Qi Zhou)

Le souriceau Tiny (Xiao Xiao en chinois).
(Photo : Dr Qi Zhou)

Tiny. C’est le nom du souriceau premier-né, issu de cellules souches pluripotentes induites (iPS) (*). Ces cellules sont obtenues en reprogrammant des cellules adultes. L’équipe de Qi Zhou, de l’Académie chinoise des sciences à Pékin, et Fanyi Zeng, de l’Université Jiao Tong de Shanghai, est parvenue à créer trente-sept lignées de ces cellules, dont trois ont permis la naissance de vingt-sept souriceaux. Ce résultat est une première, selon les chercheurs, qui prouve que les cellules iPS disposent des mêmes caractéristiques que les cellules embryonnaires. A savoir : la polyvalence.

En d’autres termes, ces cellules peuvent donner naissance à des cellules différenciées des divers organes et sont capables de fabriquer quasiment tous les tissus de l’organisme. Mais les chercheurs ne se sont pas cantonnés à créer des souris vivantes grâce aux cellules iPS. Pour prouver que leur polyvalence est identique à celle des cellules embryonnaires, ils devaient parvenir à engendrer des souris vivantes et fertiles. C’est chose faite. Parmi les vingt-sept souriceaux issus des travaux des chercheurs, un mâle adulte de sept semaines a fécondé une femelle. Une deuxième génération de souriceaux en bonne santé est ainsi née.

Une alternative aux cellules souches embryonnaires

Démontrer la polyvalence des cellules iPS est essentielle dans le développement de la recherche génétique à l’avenir. Les cellules souches pluripotentes induites sont vues comme une véritable alternative à l’utilisation de cellules souches embryonnaires. Car si les secondes suscitent de nombreuses interrogations éthiques, liées principalement à la destruction de l’embryon utilisé, les premières en revanche échappent à la polémique. Le débat éthique n’est pas pour autant totalement écarté. En effet, même si le clonage n’est pas l’objectif de l’expérience, cette dernière aboutit à créer des animaux ayant le même patrimoine génétique que les cellules adultes reprogrammées.

Des applications thérapeutiques pour l’Homme ?

Le but des scientifiques in fine est de parvenir à une médecine « régénératrice » permettant de réparer le cœur ou d’autres organes, plutôt que de recourir à la greffe. A ce propos, une étude américaine réalisée sur des souris et publiée lundi 20 juillet 2009 dans la revue américaine Circulation, a montré que des cellules iPS pouvaient réparer des lésions du cœur provoquées par une crise cardiaque. L’équipe américaine qui a mené les travaux, dirigée par André Trezic, de la Mayo Clinic à Rochester (Minnesota, nord), a transplanté des cellules iPS dans le cœur endommagé de souris. Les chercheurs ont découvert qu’en quatre semaines, les cellules avaient réussies à stopper la progression des dommages, rétablir la capacité du muscle cardiaque et régénérer les tissus endommagés. Autant de résultats qui ouvrent la voie à des applications thérapeutiques pour l’Homme des cellules iPS.

(*) Selon la définition donnée par Marc Péchansky, directeur de l'Insitut français des cellules souches d'Ivry, sur le site RSR.ch, « les cellules souches iPS ont les capacités des cellules souches embryonnaires, mais elles sont obtenues à partir des cellules de peau ou de sang adultes.

 

- Pour obtenir une cellule souche IPS, on prend une cellule normale de peau, par exemple, on ajoute 4 gènes dans le génome de la cellule et l'on obtient une cellule souche reprogrammée.

 

- Autre solution : faire agir des protéines ou des médicaments qui induisent chez la cellule cette régression organisée.» 
 

Pour en savoir plus :

- Consulter le revue en ligne Nature et les Dossiers en ligne concernant : « Les cellules souches », « Clonage » et « L’embryon »

- Génopole, France (centre de recherche sur le génome humain et les avancées en biotechnologie)

- Comité consultatif national d'éthique

- l' Académie chinoise des sciences à Pékin

- la Fondation franco-chinoise pour la science et ses applications

- de l’Université Jiao Tong de Shanghai