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Rugby

Des règles compliquées, un objectif simple : marquer l’essai

par Marc Verney

Article publié le 15/08/2007 Dernière mise à jour le 15/08/2007 à 16:44 TU

Essai !(Photo : AFP)

Essai !
(Photo : AFP)

Le rugby ? « C’est la guerre du feu » en a dit un jour l’ancien international français Pierre Albaladejo. Ce n’est pas aussi simple… Débordant de règles, de temps de jeu différents, par l’engagement physique impitoyable et cependant terriblement codifié de ses participants, le jeu à XV déroute parfois le spectateur non initié. Voici ce qu’il faut savoir d’un sport à nul autre pareil…

Le terrain

Le jeu de rugby se déroule sur un vaste rectangle d’herbe de 100 m de long et de 70 m de large au maximum. Deux en-buts de 10 à 22 m, situés à chaque extrémité de l’aire de jeu, sont l’espace où doivent être aplatis les essais.
La ligne de but est dans l’en-but. Par contre, la ligne de ballon mort, qui délimite l’espace placé après la zone d’essai n’est pas dans l’en-but. De chaque côté du champ de jeu, une ligne définit la touche. Cette dernière n’est pas considérée comme faisant partie du champ de jeu. La hauteur minimum des poteaux de but est de 3,4 m. La distance entre eux est de 5,6 m.

Le ballon

Il doit être ovale et composé de quatre panneaux. Sa longueur : de 280 à 300 mm. Pouvant peser de 410 à 460 grammes, il peut être en cuir ou en matériau synthétique.

Les joueurs

Mêlée ordonnée(Photo : AFP)

Mêlée ordonnée
(Photo : AFP)

Une équipe se compose de quinze joueurs : huit avants, un demi de mêlée, un demi d’ouverture, deux centres, deux ailiers et un arrière. Répartis en trois lignes, les avants composent la mêlée : les 1 et 3 sont les puissants piliers, le 2 est le talonneur, les 4 et 5 sont traditionnellement les plus grands joueurs et servent à récupérer les balles en touche, les 6 et 7, les flankers forment un deuxième rideau défensif, enfin, le 8, joueur polyvalent, occupe un poste nécessitant souvent un homme d’expérience. Le 9 est le demi de mêlée. Comme son nom l’indique, il introduit le ballon en mêlée. Petit, vif et agile, il est souvent l’inspirateur du jeu d’une équipe. Le demi d’ouverture porte le numéro 10. Véritable tour de contrôle de l’équipe il oriente, par ses tirs au pied l’avancée de ses équipiers. On dit que la paire 9 et 10 forme la charnière d’une équipe. Les 12 et 13 sont les perforateurs des défenses adverses. Athlétiques et robustes, ils n’hésitent pas à aller au contact physique sur l’adversaire. Les numéros 11 et 14 sont ceux des ailiers. Leur vitesse doit être leur principale qualité. Mais ils doivent également être capables de se sacrifier en défense… Enfin, le 15 est l’arrière, dernier rideau défensif de l’équipe, il reste en retrait afin de réceptionner les coups de pied de l’adversaire mais il s’implique aussi souvent dans les actions d’attaque afin de créer le surnombre. On dit alors qu’il s’intercale.

Le jeu

A la différence du football, on utilise les mains au rugby. Les joueurs peuvent se passer le ballon de mains en mains, mais uniquement latéralement ou vers l’arrière. Sinon il y a faute d’en-avant. La progression d’une équipe vers l’en-but adverse passe par une succession de coups de pied, de tentatives de percées, de mêlées, de plaquages… Le coup d’envoi du match se passe au milieu du terrain. Le joueur de l’équipe qui frappe la balle la lance dans le camp adverse, au-delà de la ligne des dix mètres. Le principe du rugby à XV est de marquer plus de points que son adversaire. Chacune des deux mi-temps dure quarante minutes. Durant la seconde période, les équipes changent de côté. C’est la formation qui a reçu le coup d’envoi qui assure à son tour la remise en jeu.

Touche.(Photo : Reuters)

Touche.
(Photo : Reuters)

L’objectif premier de l’équipe qui défend est de stopper le porteur du ballon et de l’amener au sol afin de lui chiper l’ovale. Un joueur peut donc plaquer son adversaire en l’attrapant par les jambes et en l’attirant au sol. Là, il doit immédiatement lâcher le ballon afin d’assurer la continuité de l’action. Ce qui emmène souvent les joueurs à constituer ce que l’on appelle une mêlée ouverte (ruck) pour avoir la mainmise sur la balle. Ce sont des temps de jeu où la force et l’abnégation jouent un rôle essentiel.
Lorsque le ballon n’arrive pas à s’extraire de la mêlée ouverte ou qu’une faute a été commise, l’arbitre siffle et ordonne la constitution d’une mêlée ordonnée. Selon un rituel précis, les huit puissants avants (le pack) de chaque équipe se lient en formant un impressionnant amas de chairs et de muscles. Le demi de mêlée de l’équipe à qui profite la faute introduit le ballon dans le couloir entre les deux packs. Ce qui déclenche la poussée des seize rugbymen. Les talonneurs doivent alors, avec leurs pieds, pousser le ballon dans leur camp. Phase la plus intense du rugby, la mêlée ordonnée est, pour chaque équipe, l’occasion de faire une démonstration de sa force afin d’impressionner l’adversaire…

Quand le ballon sort de l’aire de jeu par les côtés, il y a touche. L’arbitre ordonne alors un alignement de joueurs (entre deux et huit) face à l’endroit exact où le ballon ou son porteur ont franchi la ligne. Le ballon est lancé dans le couloir de 1 m entre les deux alignements par le talonneur de l’équipe qui n’a pas fauté. Les deux groupes se défient en sautant dans les airs afin de tenter de ramener la balle dans leur camp.

Attention au hors-jeu !

Puisque le principe de base du rugby veut que l’on transmette à la main le ballon ovale de l’avant vers l’arrière, les joueurs de l’équipe possédant la balle doivent naturellement se tenir derrière l’homme qui tient l’ovale de cuir. Car s’ils se situent devant lui, ils sont hors-jeu et ne peuvent prétendre participer à l’action en cours. De même, l’équipe qui défend ne doit sous aucun prétexte aller au-delà de la ligne imaginaire formée par le porteur de ballon adverse.

Essais, drops, transformations, pénalités…

Transformation.(Photo : Reuters)

Transformation.
(Photo : Reuters)

Il y a essai quand l’équipe a porté le ballon dans l’en-but adverse et l’a posé sur le sol en y appliquant une pression de haut en bas. L’essai rapporte aujourd’hui cinq points. Mais il n’en a pas toujours été ainsi : à l’origine du rugby, l’essai donnait simplement le droit à l’équipe de taper au but en faisant passer le ballon entre les poteaux. Les joueurs adverses pouvaient même monter sur les barres afin d'empêcher le ballon d’y passer !

Aujourd’hui, après avoir marqué l’essai, le buteur de l’équipe tente la transformation en tapant le ballon entre les poteaux et au dessus de la barre du but adverse. En cas de réussite, l’action rapporte deux points supplémentaires à l’équipe qui le réussit.

Au cours du jeu, s’il estime être bien placé, un joueur peut tenter, d’un coup de pied, de passer le ballon entre les poteaux. Pour ce faire, il frappe avec son pied la balle qui aura préalablement rebondi sur le sol, c'est le drop goal.

Enfin, une faute commise par l’une des équipes provoque un arrêt du jeu. Ce qui, parfois, donne l’opportunité à l’équipe adverse de taper un coup de pied de pénalité. Celui-ci se fait le ballon posé au sol, le joueur prenant de l’élan avant la frappe. Comme pour un drop goal, le ballon doit passer entre les poteaux et au dessus de la barre du but adverse.

Un essai de pénalité peut être accordé si les défenseurs commettent une faute volontaire d’anti-jeu sur l’équipe attaquante, alors en mesure de marquer. Dans ce cas, la transformation se fait face aux poteaux.

Le rôle crucial des arbitres

Il y a trois arbitres sur le terrain. L’un officie au centre du terrain, c’est l’arbitre principal. Son autorité sur les joueurs est considérable et ses décisions sont peu contestées. Il peut sanctionner tout acte d’anti-jeu par une exclusion temporaire (dix minutes) ou définitive du joueur fautif. Si l’une des équipes remet en cause de manière virulente l’une de ses décisions, il peut sanctionner cette attitude en faisant avancer l’équipe adverse d’une dizaine de mètres. Ses deux assistants sont placés le long des lignes de touche. Ils décident des touches et aident l’arbitre principal lors des actions de jeu confuses. Plus récemment, l’arbitrage vidéo s’est imposé dans le rugby. Son principal rôle est d’aider un arbitre principal à valider ou non un essai.