Etats-Unis
Le poids des minorités
Il faut s'entendre sur le concept de minorité. Officiellement il s'agit des groupes ethniques. Le plus facile à cerner est la communauté noire, car elle a une grande discipline de vote qui, traditionnellement, s'exerce au bénéfice du parti démocrate. Cela n'a pas toujours été le cas, jusqu'à la dernière guerre mondiale les noirs ont voté républicain par fidélité au parti de Lincoln. A l'heure actuelle 15% des voix noires est considéré comme un bon score pour un candidat républicain. Le problème n'est donc pas de savoir pour qui les Noirs vont voter, mais s'ils vont voter, car jusqu'à présent leur taux d'abstention dépassait la moyenne nationale. Le principal groupe de pression de la communauté noire, la NAACP, se fait fort d'inscrire quatre millions de nouveau votants sur les listes électorales, chiffre parfaitement invérifiable.
En donnant une place énorme aux représentant de la communauté noire dans sa Convention 2000, le parti républicain a sans doute davantage envoyé un message qu'engrangé des voix. A cet égard l'opération semble réussie. Le pourcentage de vote en faveur de George Bush, 13%, reste bas, mais plus de la moitié des noirs interrogés disent avoir une bonne opinion de George Bush et 37% pensent qu'il défendrait les intérêts de leur communauté, ce qui peut indiquer qu'ils auront moins tendance à se mobiliser pour voter contre lui.
Les autres minorités sont plus floues et ne sont pas aussi bien représentées sur les listes électorales, car elles sont d'implantation plus récente. George Bush a bénéficié d'un taux de vote hispanique d'environ 40% au Texas, ce qui n'est pas représentatif de l'ensemble d'une communauté très disparate selon son origine cubaine, mexicaine ou centre-américaine, et selon son implantation dans le pays. Mais derrière ces minorités dont le statut est reconnu institutionnellement, on trouve une multitude de minorités religieuses ou sociales plus diffuses.
Celle qui fait actuellement le plus parler d'elle est la communauté homosexuelle, qui milite contre la discrimination et réclame une reconnaissance sociale, par exemple le droit au mariage. Le candidat George Bush a fait en avril dernier une démarche sans précédant en recevant douze représentants de la communauté «gay» et en essayant de trouver un terrain d'entente avec eux. Il apparaît en effet que si la grande majorité des homosexuels votent pour le parti démocrate, plus favorable à leurs revendications, une part non négligeable d'entre eux est socialement plus proche du programme économique du parti républicain.
En donnant une place énorme aux représentant de la communauté noire dans sa Convention 2000, le parti républicain a sans doute davantage envoyé un message qu'engrangé des voix. A cet égard l'opération semble réussie. Le pourcentage de vote en faveur de George Bush, 13%, reste bas, mais plus de la moitié des noirs interrogés disent avoir une bonne opinion de George Bush et 37% pensent qu'il défendrait les intérêts de leur communauté, ce qui peut indiquer qu'ils auront moins tendance à se mobiliser pour voter contre lui.
Les autres minorités sont plus floues et ne sont pas aussi bien représentées sur les listes électorales, car elles sont d'implantation plus récente. George Bush a bénéficié d'un taux de vote hispanique d'environ 40% au Texas, ce qui n'est pas représentatif de l'ensemble d'une communauté très disparate selon son origine cubaine, mexicaine ou centre-américaine, et selon son implantation dans le pays. Mais derrière ces minorités dont le statut est reconnu institutionnellement, on trouve une multitude de minorités religieuses ou sociales plus diffuses.
Celle qui fait actuellement le plus parler d'elle est la communauté homosexuelle, qui milite contre la discrimination et réclame une reconnaissance sociale, par exemple le droit au mariage. Le candidat George Bush a fait en avril dernier une démarche sans précédant en recevant douze représentants de la communauté «gay» et en essayant de trouver un terrain d'entente avec eux. Il apparaît en effet que si la grande majorité des homosexuels votent pour le parti démocrate, plus favorable à leurs revendications, une part non négligeable d'entre eux est socialement plus proche du programme économique du parti républicain.
par Anne Toulouse
Article publié le 21/08/2000