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Etats-Unis

Soixante-dix-sept jours pour convaincre

Soixante-dix-sept jours, c'est le temps qu'il reste aux deux candidats à la Maison Blanche pour convaincre les électeurs américains avant le vote définitif du 7 novembre prochain. Après les deux conventions, de Philadelphie pour les républicains et de Los Angeles pour les démocrates, les sondages fusent de toute part et l'écart entre les deux hommes se resserre.
A moins de trois mois de l'élection présidentielle, la course au Bureau ovale apparaît plus serrée que jamais. Dès le lendemain de la convention démocrate, Al Gore est parti faire campagne dans l'Amérique profonde à bord d'un bateau sur le Mississipi. Son rival, George W. Bush a, quant à lui, choisi d'aller dans le Tennessee, fief du vice-président. Tous deux prétendent apporter à l'Amérique le «renouveau» mais leur plan d'attaque et leur style diffèrent. George W. Bush appelle à un nouveau départ, mettant ainsi fin à huit années de présidence démocrate, tandis qu'Al Gore souhaite tourner la page et ouvrir un nouveau chapitre.

Tout est bon pour déstabiliser l'adversaire et gagner des points dans les sondages. Les deux conventions ont mis au jour les vraies personnalités des deux protagonistes, dessinant ainsi les contours d'un duel très serré où les deux candidats avancent désormais à visage découvert et dont le ton va, sans aucun doute, se durcir. George W. Bush s'est contenté d'aborder son programme dans les grandes lignes alors qu'Al Gore a fait dans le concis et la précision. Et il semblerait que cela ait porté ses fruits, puisque le vice-président est, depuis la première fois, crédité d'une relative avance sur son rival dans la kyrielle de sondages qui ne cessent d'être publiés. Al Gore reste cependant prudent sur ces estimations: «elles montent, descendent et biaisent, il y en a partout». Effectivement, tout n'est pas gagné! Les deux candidats savent, s'ils veulent être élus, que la conquête des votes des minorités et des électeurs du centre est primordiale. Ces électeurs incertains, sans véritable affiliation à un parti, sont l'objet des convoitises de Bush et de Gore. Ronald Reagan comme Bill Clinton n'ont-ils pas été élus pour deux mandats consécutifs à la Maison Blanche grâce à ces votes?

Quoiqu'il en soit, Gore et Bush ont engagé la bataille. Gore sur le terrain du populisme, en se positionnant en champion des familles des classes moyennes et en prônant le changement dans la continuité. Bush sur celui du changement, en accusant les démocrates d'avoir terni l'image de la Maison Blanche avec une série de scandales. Une bataille d'autant plus âpre, que les candidats devront faire preuve d'imagination pour secouer l'apathie d'électeurs jusque là peu enthousiastes et enclins à un certain désintérêt.

La campagne s'annonce donc disputée en attendant la prochaine grande étape: les débats présidentiels télévisés prévus en octobre prochain.




par Clarisse  Vernhes

Article publié le 21/08/2000