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Défense

L’Otan s’agrandit à l’Est

Le président Bush accueille les sept nouveaux membres du traité de l'Atlantique.  

		Photo AFP
Le président Bush accueille les sept nouveaux membres du traité de l'Atlantique.
Photo AFP
Sept pays de l’Europe ex-communiste ont fait leur entrée formelle, lundi 29 mars, dans l’Otan. L’Alliance Atlantique compte désormais 26 membres. Une cérémonie officielle a eu lieu à Washington en présence du président George Bush pour consacrer cet événement historique.

Sept anciens pays du bloc communiste sont entrés officiellement dans l’Otan. Avec l’arrivée de la Roumanie, la Bulgarie, la Slovaquie, la Slovénie et des trois pays baltes (Lituanie, Estonie, Lettonie), l’Alliance Atlantique qui est la plus importante alliance militaire du monde, compte désormais vingt-six membres. Le président américain George W.Bush a marqué l'événement, lundi 29 mars, lors d’une cérémonie officielle à la Maison Blanche en accueillant en grande pompe les Premiers ministres des sept nouveaux pays admis à l’Otan.

«L’Alliance Atlantique fait face à un nouvel ennemi qui a causé la mort d’innocents de New-York à Madrid. Les terroristes haïssent tout ce que représente notre alliance, ils méprisent notre liberté, ils craignent notre unité, ils veulent nous diviser. Ils échoueront», a plaidé dans son discours le président Bush lors de la cérémonie d’accueil à Washington, où étaient également présents les chefs de gouvernements d’Albanie, de Croatie et de Macédoine, candidats futurs à l’adhésion. L’Alliance Atlantique est composée dorénavant à 40% de pays anciennement communistes. Selon les propres termes du président Bush, leur présence au sein de l’organisation constitue «une manière de contrepoids à la vieille Europe» dont le noyau dur, composé de la France et de l’Allemagne s'est opposé à la guerre en Irak.

Réaction prudente de la Chine

Autrefois vouée à la défense des pays occidentaux contre la menace soviétique, l’Otan -fondée en 1949 pour faire face au Pacte de Varsovie- s’est depuis radicalement transformée. L’organisation qui est aujourd’hui engagée dans des opérations très éloignées de sa mission initiale, intervient essentiellement en cas d’attaques terroristes ou dans la gestion de crise régionale, comme dans les Balkans ou en Afghanistan.

Avec cet élargissement, l’Otan intègre pour la deuxième fois des pays de l’Europe ex-communiste (Pologne, Hongrie et République tchèque ont adhéré en 1999) et accueille pour la première fois des pays de l’ex-Urss (les Baltes). De quoi susciter l’irritation de Moscou -autrefois grand rival de l’Otan avec le pacte de Varsovie- qui voit d’un mauvais œil l’intégration dans l’Alliance de pays de l’ex-Union soviétique, frontaliers de la Russie. «L’élargissement de l’Otan affecte les intérêts politiques, militaires et dans une certaine mesure économiques de la Russie», a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Iakovenko.

Le secrétaire général de l’Otan, Jaap de Hoop Scheffer, a estimé pour sa part que cela ne devrait créer de frictions avec Moscou. «Il est dans l’intérêt de l’Otan, et dans celui de la Russie d’avoir un partenariat solide», a déclaré Jaap de Hoop Scheffer. Tout en voulant coopérer avec l'Otan, notamment pour des raisons stratégiques en Asie centrale, la Chine reste méfiante, tout comme la Russie, vis-à-vis d'une organisation dominée par les Etats-Unis. «Nous souhaitons que le monde puisse se doter d'un nouveau concept en matière de sécurité, fondé sur la confiance et l'intérêt réciproques, sur l'égalité et la coopération», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Kong Quan, interrogé sur le sujet.

Signe tangible de l’avancée vers l’Est que représente pour l’Otan l’adhésion de ces pays, des chasseurs de l’Otan ont pris la direction des Etats baltes, où il est prévu qu’ils mènent des patrouilles régulières. Concrètement. L’apport militaire des sept nouveaux pays membres de l’Otan est relativement modeste, et essentiellement constitué de forces terrestres, avec quelque 190 000 soldats essentiellement bulgares et roumains.



par Myriam  Berber

Article publié le 30/03/2004 Dernière mise à jour le 30/03/2004 à 15:37 TU

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Jacques Sapir

Directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etude en Sciences Sociales et spécialiste de la Russie.

«Les Russes ont le sentiment que les Etats-Unis sont en train de reconstituer l’équivalent du cordon sanitaire qui entourait l’Union soviétique à ses débuts.»

[30/03/2004]

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