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Terrorisme

Coup de filet en Italie et en Belgique

Rabei Osman Sayed Ahmed, dit Mohammed l'Egyptien, a été arrêté par la police anti-terroriste italienne.
 

		(Photo : AFP)
Rabei Osman Sayed Ahmed, dit Mohammed l'Egyptien, a été arrêté par la police anti-terroriste italienne.
(Photo : AFP)
L’un des cerveaux présumés des attentats du 11 mars a été arrêté par la police italienne à Milan. Rabei Osman Sayed Ahmed, alias «Mohammed l’Egyptien» était sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par le juge espagnol en charge de l’enquête sur les attentats de Madrid. Une autre opération policière contre des présumés terroristes a été menée, dans la foulée, en Belgique où une quinzaine de personnes ont été interpellées. Ces coups de filet dans les milieux islamistes ont été rendus possibles par une étroite coopération entre les services de police européens. Il est vrai que depuis l’attaque de la gare d’Atocha, tous les Etats craignent de nouvelles opérations terroristes sur le continent.

La justice espagnole va demander l’extradition de Rabei Osman Sayed Ahmed qui vient d’être arrêté par la police italienne et inculpé de «participation à des actes préparatoires à des attentats». Cet homme que l’on surnomme «Mohammed l’Egyptien» est soupçonné d’être l’un des principaux organisateurs des attentats de Madrid qui ont fait 191 victimes, le 11 mars dernier. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour «assassinats, tentatives d’assassinats, dégâts et appartenance à une organisation terroriste», lancé par le juge Juan del Olmo qui a été chargé de l’enquête en Espagne. L’interpellation de ce suspect et d’un jeune Palestinien de 21 ans, Yahia Payumi, est intervenue à la suite d’une information fournie par la police espagnole. Rabei Osman Sayed Ahmed a été localisé dans un appartement de Milan et a été finalement arrêté le 8 juin. Le procureur Maurizio Romanelli a expliqué que la décision d’intervenir avait été prise parce qu’outre «le risque de fuite», il y avait «des signes inquiétants».

Les conversations téléphoniques de «Mohammed l’Egyptien» ont été interceptées et ont donné des indications selon lesquelles le terroriste présumé préparait d’autres opérations avec des complices situés en Italie mais aussi en Belgique. C’est pour cette raison que la police belge a procédé simultanément à l’arrestation de 15 personnes, toutes d’origine étrangère (palestinienne, jordanienne, égyptienne, marocaine) dans le cadre de cette affaire. Quatre d’entre elles seulement ont été finalement maintenues en détention, alors que 4 autres ont été confiées aux services d’immigration et que les 7 dernières ont été relâchées faute de preuve.

Paris dément un risque d’attentat dans le métro

La presse italienne a diffusé des extraits des conversations téléphoniques interceptées par les services de renseignement nationaux (Digos), dans lesquelles Rabei Osman Sayed Ahmed s’entretient avec un dénommé «Mourad», se trouvant en Belgique, et semble préparer un attentat suicide perpétré par un troisième homme. L’évocation du métro parisien au cours de ces conversations a fait penser que la capitale française pouvait être la cible d’une prochaine opération terroriste. Cette hypothèse évoquée par la presse italienne a néanmoins été démentie, jeudi, à la fois par le ministère français de l’Intérieur et par le parquet de Milan. L’examen des informations fournies par l’Italie aux unités anti-terroristes françaises n’a pas permis, selon Paris, d’aboutir à la conclusion que ce groupe préparait un attentat dans le métro parisien.

La nature exacte des activités de cette cellule implantée en Italie n’est pas connue pour le moment et les informations selon lesquelles, outre Paris, une autre cible symbolique comme le siège de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à Bruxelles ou du Parlement européen à Strasbourg pouvait être visée par une attaque, ne sont pas vérifiées. Par contre, les soupçons concernant les activités de Rabei Osman Sayed Ahmed et sa participation à Al Qaïda semblent être confirmées. Cet homme de 32 ans, qui serait en fait Marocain et aurait été artificier dans l’armée égyptienne, pourrait notamment jouer le rôle de recruteur en Europe de candidats au martyr au service de la cause d’Al Qaïda. Son implication dans les attentats de Madrid a été évoquée très rapidement par la police espagnole à cause des contacts qu’il a entretenu avec l’un des principaux responsables de cette opération terroriste, le Tunisien Serhane Ben Abdelmajid Fakhet, qui s’est suicidé le 3 avril dernier lors d’une opération de police menée en Espagne.

Dans tous les cas, cette opération menée simultanément en Italie et en Belgique, et de manière coordonnée avec Madrid mais aussi Paris, montre que la coopération policière en matière de lutte anti-terroriste a été redynamisée dans le cadre de l’enquête sur les attentats du 11 mars et que la menace terroriste est prise au sérieux par toutes les capitales européennes.



par Valérie  Gas

Article publié le 10/06/2004 Dernière mise à jour le 10/06/2004 à 15:36 TU