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Népal

Le pays paralysé par la grève

Des policiers surveillent une station service à Patan près de Katmandou. 

		(Photo : AFP)
Des policiers surveillent une station service à Patan près de Katmandou.
(Photo : AFP)
La guérilla maoïste a déclenché une grève générale pour obliger le roi à rouvrir les négociations avec elle.

Autobus arrêtés, commerces fermés, Katmandou, la capitale népalaise, a vécu au ralenti ce mardi comme d’ailleurs près du tiers du pays, affecté par la grève générale décrétée par la guérilla maoïste pour quarante-huit heures.

Pourtant, selon les observateurs, cette grève semble être moins suivies que les précédentes grèves générales à l’appel de la rébellion. Les administrations fonctionnent pour la plupart et si les rideaux des commerçants sont abaissés, les vendeurs de rue ne se sentent apparemment pas concernés par le mot d’ordre. La grève a été déclenchée pour protester contre la mort ce mois-ci de deux dirigeants de l’insurrection, tués par les forces de l’ordre.

La rébellion maoïste, qui a intensifié ses opérations contre le pouvoir népalais ces dernières années, a eu à plusieurs reprises recours à l’arme de la grève générale pour faire pression sur le gouvernement. De même, sous la menace, un certain nombre d’entreprises étrangères ont quitté le pays au terme des ultimatums fixés par les rebelles maoïstes. L’objectif est naturellement de susciter le mécontentement de la population à l’encontre du pouvoir, rendu responsable des difficultés économiques du Népal, et de mettre à bas la monarchie qui dirige le pays perché dans le massif himalayen. Mercredi dernier, près de 10 000 partisans de l’opposition népalaise ont ainsi manifesté à Katmandou pour dénoncer l’« autocratie » de leur monarque, le roi Gyanendra, et protester contre son « ingérence » dans les affaires du gouvernement.

L’exigence d’une assemblée constituante

Mais s’il est difficile d’évaluer le courant de sympathie dont bénéficient les rebelles parmi la population de Katmandou, il est en revanche certain que de nombreux grévistes n’ont cessé le travail que par peur des représailles. Depuis le début de la guerre civile en 1996, les combats entre la rébellion et les autorités ont fait quelque 10 000 morts, dans ce pays qui compte 27 millions d’habitants.

Pourtant, le dialogue n’est pas totalement rompu : vendredi dernier, les maoïstes se sont dits prêts à reprendre les pourparlers avec le pouvoir, interrompus depuis l’été 2003, si le roi et l’armée donnaient leur accord à la proposition faite par le Premier ministre qui a officiellement invité les rebelles à négocier.

Les rebelles insistent pour que la convocation d’une assemblée constituante figure à l’ordre du jour de nouvelles négociations. C’est déjà sur ce point qu’avaient échoué les précédents pourparlers. À l’époque, le gouvernement avait accepté de retirer partiellement son armée des zones rebelles, soit environ les deux tiers du pays. Mais l’ultimatum des maoïstes, qui demandaient la convocation sous trois jours d’une assemblée constituante, avait mis un terme à la négociation.



par Olivier  Da Lage

Article publié le 28/09/2004 Dernière mise à jour le 28/09/2004 à 12:40 TU