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Chronique Asie

Népal : la journée de la démocratie et les perspectives de paix

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)
La journée de la démocratie au Népal a été créée dans les années 50, après la chute de la dynastie Rana, qui a dirigé ce pays pendant plus d’un siècle. Elle commémore le soulèvement populaire qui a permis l’installation au palais royal de Katmandou d’une monarchie moins féroce que celle de droit divin des Rana. Aujourd’hui, le roi Gyanendra profite de cette date pour demander le soutien des népalais dans ses efforts de paix. En effet, depuis le 17 février le premier ministre Bahadur Chand essaye de réunir les rebelles maoïstes et les partis politiques autour de la table de négociations.
Cette guerre du peuple a commencé en 1996, dans le centre-ouest du Népal et s’est étendue depuis sur l’ensemble du territoire. Suite à la rupture d’un cessez-le-feu de six mois, en novembre 2002, les actes de violence se sont multipliés : exécutions de collaborateurs du gouvernement, attaques de casernes, incendies de bâtiments publics, destructions de ponts, l’horreur a atteint alors son comble.
Pour lutter contre le gouvernement, les rebelles comptent sur une armée d’ environ 15.OOO hommes dont environ 5.000 sont des combattants aguerris. Ils s’opposent à 50.000 soldats et 77.000 policiers. Mais les forces gouvernementales n’arrivent pas à mater une rébellion souvent maîtresse du terrain, motivée, mobile et présente dans 73 des 75 districts du Népal.
Que veulent les maoïstes ? En finir avec la monarchie, comme l’affirme leur chef Pushpa Kamal Dahal. Mais son discours est surtout emblématique d’une série de revendications sociales et ethniques complexes à l’égard des castes supérieures, les brahamanes, qui contrôlent les centres de décision et de pouvoir au Népal. Cette lutte de classes et de castes est également la conséquence des erreurs politiques des gouvernements successifs et de la corruption endémique des élites dirigeantes népalaises.
Jusqu’aux attentats du 11 septembre, la rébellion maoïste était un conflit oublié. Mais comme elle s’inscrit dans cet arc d’instabilité du sous continent qui passe par l’Afghanistan et le Cachemire, les Etats Unis la perçoivent comme un mouvement terroriste. Ils ont accordé une aide militaire au Népal et envoyé une mission d’une cinquantaine de soldats dans les zones les plus touchées par la rébellion. Aujourd’hui, à Katmandou, l’heure de la vérité a sonné pour les rebelles et le pouvoir. L’espoir est grand qu’ils puissent enfin trouver le chemin de la paix.

par Any  Bourrier

[19/02/2003]

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