Chronique Asie
Quatre ans après l’expulsion des inspecteurs de l’AIEA par les dirigeants de la Corée du Nord, Mohamed El Baradei entame un voyage historique dans ce pays. Sa visite fait suite à l’accord conclu le 13 février à Pékin entre les six pays participants des négociations sur le démantèlement du programme nucléaire militaire de Pyongyang. La Corée du Nord s’était engagée en effet à arrêter dans 60 jours les activités de son réacteur de Yongbyon en échange de livraisons de fioul. Selon les termes de l’accord de février, dans une première phase, les autorités nord-coréennes «fermeront et scelleront à des fins d’abandon les installations de Yongbyon y compris celles qui sont consacrées au retraitement des matières nucléaires». Cependant, aucun engagement n’a été pris par le régime de Kim Jong-il sur le «deuxième programme nucléaire militaire» ou «programme clandestin d’enrichissement d’uranium» sur lequel pèsent des suspicions sans que personne ne puisse confirmer son existence réelle.
A l’origine, les activités nucléaires nord-coréennes proviennent de l’ex-Union Soviétique, où la plupart des ingénieurs des pays frères ont été formés dans les années 60. La coopération entre Moscou et Pyongyang avait débouché alors sur la construction de l’usine de Yongbyon, capable de produire des barres de combustible irradié. Une fois traitées, ces barres permettent d’en extraire du plutonium. Selon les rapports de Hans Blix, qui dirigea la première équipe d’inspecteurs envoyée en Corée du Nord dans les années 90, l’AIEA avait mis sous scellé à Yongbyon environ 9 000 barres de combustible avant que ses inspecteurs ne soient priés de quitter le pays.
par Any Bourrier
[12/03/2007]
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