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Chronique Asie

Un massacre de plus

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

En dépit des mesures de confiance annoncées par la junte qui a pris le pouvoir en septembre à Bangkok, on assiste à une nette escalade de la violence dans l’extrême sud de la Thaïlande. Dans cette région, au moins 2 000 personnes ont été tuées depuis trois ans. Dans le Sud thaïlandais, qui était jusqu’à il y a un siècle un sultanat indépendant, la population est très majoritairement d’ethnie malaise et de confession musulmane, contrairement au reste de la Thaïlande, largement bouddhiste.

Dans cette région les opérations de guérilla ne sont jamais revendiquées et peu d’informations circulent sur les groupes rebelles. Cependant, on connaît l’existence d’un groupe séparatiste, le Barisan Revolusi Nasional Melayu Pattani, fondée en 1963. Les autorités ont la certitude que l’escalade de la violence de ces derniers jours a été lancée pour coïncider avec l’anniversaire de la création de ce groupe. Par ailleurs, une attaque similaire dans la ville de Yala a été attribuée aux mêmes rebelles. Ceux-ci auraient visé une camionnette emmenant des civils à des funérailles.

Il ne se passe plus un jour sans que des violences n’éclatent dans le Sud musulman de la Thaïlande. Par exemple, le 18 février, jour du nouvel an lunaire, plus de 50 attaques coordonnées avaient fait 9 morts et 44 blessés. L’escalade actuelle vise à semer la terreur parmi la population. Elle est provoquée par les groupes les plus radicaux de la guérilla séparatiste, hostiles à tout compromis avec le gouvernement central. Bangkok cherche en effet à se rapprocher de la Malaisie voisine en vue de favoriser un règlement politique de cette crise.

Face à la montée de la violence, les autorités thaïlandaises multiplient les gestes d’ouverture en direction des musulmans du Sud. Le général Sonthi Boon-yarat-glin, qui est le premier musulman à diriger l’armée thaïlandaise, fait d’innombrables efforts pour effacer la mauvaise image laissée par l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, dont la politique, perçue par la plupart des observateurs comme «trop musclée», a mis le Sud thaïlandais à feu et à sang.


par Any  Bourrier

[16/03/2007]

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