Chronique Asie
La milliardaire chinoise Chan Laiwa, présidente du groupe Fu Wah International, basé à Hong Kong, est une personnalité très connue dans le domaine du mécénat en Asie. En tant que propriétaire d’un conglomérat formé par des entreprises du secteur immobilier et du tourisme, elle est aujourd’hui à la tête de la plus grande fortune de Chine. Parmi ses investissements préférés, on retrouve le bois de santal rouge, utilisé par ses entreprises pour la fabrication de meubles. Passionnée de cette essence magique et rare, elle a créé, à Pékin, le musée du bois de santal où sont exposés plus d’un millier d’œuvres d’artisans chinois spécialisés dans le traitement de ce bois.
C’est ainsi que Chan Laiwa a eu l’idée de faire construire une maquette en bois de santal du Temple du ciel, l’un des monuments les plus traditionnels de Pékin, pour l’offrir au président Jacques Chirac à l’occasion de l’année de la France en Chine. La milliardaire souhaitait que cette maquette, mesurant six mètres de diamètre, trois mètres de haut et pesant trois tonnes, soit installée dans le musée du Louvre, à Paris. Mais comme l’ouvrage ne correspond pas aux critères exigés par le Louvre, il a fallu chercher un autre endroit prestigieux pour l’abriter. Le choix s’est porté sur le château de Chambord, construit à la même époque que le Temple du ciel.
La femme la plus riche de Chine a eu droit à un programme de prestige lors de son séjour en France. Elle a rencontré le président du Sénat, Christian Poncelet, et a dîné avec le ministre de l’Outre-mer, François Baroin. Ce vendredi, la cérémonie d’inauguration de la copie du Temple du ciel en bois de santal rouge, au château de Chambord, sera présidée par le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres. Les autorités françaises ont déroulé le tapis rouge pour cette princesse manchou, en raison, notamment, de son rôle politique puisqu’elle est députée à l’Assemblée consultative du peuple. Lors de sa rencontre avec la presse, Chan Laiwa a parlé longuement de sa passion pour l’art traditionnel chinois et a évité soigneusement d’aborder des sujets politiques.
Son voyage en France l’a empêché de participer à la session annuelle de l’Assemblée nationale du peuple qui se tient actuellement à Pékin. Mais, sans oublier de bien manier la langue de bois, elle a affirmé soutenir les décisions qui viennent d’être prises par le pouvoir, notamment l’engagement du président Hu Jintao et du Premier ministre Wen Jiabao de classer les problèmes sociaux du pays parmi les priorités du gouvernement.
par Any Bourrier
[09/03/2007]
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