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Chronique Asie

Campagne présidentielle tendue au Timor

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

L’Indonésie a fermé à titre temporaire sa frontière avec le Timor-Oriental pour empêcher des rebelles d’entrer dans son territoire à l’approche d’une campagne présidentielle particulièrement tendue. L’Australie, dont 800 soldats sont stationnés dans la région de Dili, s’attend également à de nouvelles violences d’ici au scrutin présidentiel du 9 avril. Les deux puissances voisines craignent en effet que le Timor-Oriental sombre à nouveau dans le chaos, comme en avril dernier.

A l’époque, l’ancien Premier ministre Mari Alkatiri, président du parti Fretilin, avait limogé environ 600 membres des forces armées, qui comptent 1 400 hommes. Les soldats suspendus s’étaient plaints de discriminations. Ce limogeage avait provoqué une crise politique majeure : les factions rivales de l’armée et de la police se sont affrontées, la violence s’est répandue et les pillages n’ont cessé qu’avec l’intervention d’une force australienne de maintien de la paix. Cette crise s’est terminée avec la nomination de José Ramos Horta comme Premier ministre en remplacement de Mari Alkatiri.

Les hommes politiques timorais craignent eux aussi un regain de violence. Le 25 février, en annonçant sa candidature à la présidence, Ramos Horta a exhorté les électeurs à se rendre aux urnes en évitant tout débordement de violences. Il s’est dit «le candidat de la paix, de la réconciliation, de la justice et de la lutte contre la pauvreté». Les sept autres candidats se sont engagés aussi à «tout faire pour que les ennemis de la démocratie ne puissent pas perturber le processus électoral en cours», comme l’a affirmé Francisco Guterres, candidat de l’opposition. Il est vrai que la démocratie reste fragile dans cette ancienne colonie portugaise qui a été le siège de l’une des crises les plus dramatiques de la fin du 20e siècle. De 1975, date de l’invasion indonésienne, à 1999, date du référendum pour l’autodétermination, 180 000 personnes, c’est-à-dire, un tiers de la population, y ont trouvé la mort.

Administré par les Nations unies pendant trois ans, le Timor Oriental est devenu indépendant le 20 mai 2002 et a choisi le chef de la rébellion séparatiste Xanana Gusmão pour être le premier président élu de son histoire. Aujourd’hui, l’enjeu pour ce pays, l’un des plus pauvres du monde, est le renforcement de la démocratie, obtenue grâce à une résistance acharnée et qui représente pour ce peuple courageux le fruit d’un long combat pour sa dignité.


par Any  Bourrier

[13/03/2007]

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