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Chronique Asie

La Birmanie, nuage sur les relations de l’UE et l’ASEAN

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

Les pays membres de l’ASEAN et de l’Union européenne souhaitaient célébrer en grande pompe le 30e anniversaire de l’établissement des relations entre les deux blocs. Ils avaient prévu, pour l’occasion, la tenue d’un sommet consacré au développement d’une zone de libre-échange entre les deux régions. Leur objectif affiché était de «travailler ensemble pour la sécurité et la stabilité de l’Asie».

Mais le problème du respect des droits de l’homme en Birmanie, pays membre de l’ASEAN depuis 1997, est venu se poser aux participants. Il a même renforcé leurs inquiétudes concernant le comportement des autorités de Rangoun. En effet, un rapport américain publié la semaine dernière accuse le régime des généraux d’avoir eu recours à des exécutions extra-judiciaires et de s’être rendu coupable de viols et de tortures.

Face à cette levée de boucliers, les Européens doivent faire un choix difficile : soit ils maintiennent leur opposition au régime de Rangoun, soit ils poursuivent leur aide humanitaire, destinée notamment au traitement de la tuberculose, de la malaria et du sida.

A Rangoun, la junte militaire vient, une nouvelle fois, de dénoncer les sanctions «néfastes» imposées il y a dix ans par l’Union européenne et les Etats-Unis. Le  gouvernement birman les a qualifiées de «catalogue d’accusations infondées». Effectivement, dans un rapport annuel publié le 9 mars, Washington cite la Birmanie parmi les pays faisant partie d’une liste noire. Selon l’administration américaine, dans les pays inclus dans cette liste, «le pouvoir est resté concentré entre les mains de dirigeants n’ayant aucun compte à rendre».

Mais, selon le porte-parole de la junte birmane, «ce rapport s’inscrit dans la stratégie américaine consistant à accroître le pression sur la Birmanie dans l’intérêt de son propre agenda politique».

Il est vrai que la politique de sanctions n’a pas eu les effets escomptés. Au contraire, fin février, le régime militaire birman a entrepris d’arrêter toutes les personnes ayant participé à une petite manifestation contre la vie chère. Au moins neuf des quelque vingt-cinq participants à un rassemblement organisé à Rangoun ont été placés en détention.

A Nüremberg, où se tient le sommet Europe-Asie du Sud-Est, le chef de la diplomatie allemande, Franck Walter Steinmeier, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union européenne, veut personnellement faire part des inquiétudes européennes à son homologue birman, U Nyan Win. Mais son message changera difficilement la position des généraux, qui refusent toujours de mettre en place les réformes demandées par la communauté internationale.


par Any  Bourrier

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