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Chronique Asie

Le Népal, maillon de «la guerre contre la terreur»

Le Népal a fait son entrée sur la carte du monde de la guerre contre la terreur. Ce petit royaume de l’Himalaya, coincé entre l’Inde et la Chine, est depuis 1996 le théâtre d’une guérilla maoïste, qui a fait quelque 4000 morts et qui ne cesse de gagner du terrain. Et si la capitale est restée longtemps à l’écart du conflit, des barrages, la nuit aux carrefours, démontrent que la menace s’est désormais déplacée au cœur même de Katmandou.
Depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, cette guérilla oubliée, menée par le parti communiste népalais, est dans le collimateur du président Bush. Et de mémoire de Népalais, on n’a pas souvenir d’un tel intérêt américain pour cette terre d’élection des alpinistes. En janvier, Colin Powell, le secrétaire d’Etat américain en personne, s’est rendu au Népal. Par la suite, une délégation de six conseillers militaires américains a visité les bastions maoïstes de Rolpa et Gorkha, à l’ouest du pays. L’ambassadeur américain à Katmandou a mis dans le même sac les maoïstes du Népal, le Sentier lumineux au Pérou, le dictateur Pol Pot au Cambodge, les islamistes d’Al-Qaïda. Et le 24 avril, le président Bush a demandé au Congrès de débloquer vingt millions de dollars sous forme d’assistance économique et militaire en faveur du Népal. Ce dernier fait partie de la petite dizaine d’états dont les Américains ont prévu de renforcer les défenses et d’entraîner les troupes dans le cadre de la guerre contre la terreur.
Et comme la guérilla maoïste s’enracine dans la misère des montagnes par opposition à l’industrialisation des plaines, dans la marginalisation des ethnies tibéto-birmanes par opposition aux Hindous de haute caste qui font la loi à Katmandou, la guerre contre la terreur s’appuie aussi sur une aide au développement. Seulement, la crise est telle que la guérilla maoïste qui continue d’épargner les touristes étrangers, s’attaque désormais aux infrastructures.

La jeune démocratie népalaise, née en 1991 avec une nouvelle constitution, n’a pas résisté à une telle aggravation de la situation. Depuis novembre, le pays vit sous l’état d’urgence et pour le prolonger au delà de trois mois, le roi Gyanendra n’a rien trouvé de mieux que de dissoudre le Parlement. Seulement, la frontière commune avec l’Inde reste si poreuse que les maoïstes népalais se fournissent en armes auprès de groupuscules communistes indiens, les naxalites. Le Népal ne peut espérer résoudre son problème sans la bonne volonté de l’Inde. A bon entendeur, salut!

par Hélène  Mendes Da Costa

[29/05/2002]

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